Dès la première recommandation de cet audit, le ton est donné. Il faut “réviser les statuts de la FFF en prévoyant des dispositions qui garantissent l’information et l’expression des oppositions à un haut niveau de gouvernance tout en permettant une gestion efficace par une majorité stable”. En clair, ce rapport remis aux membres du comité exécutif de la Fédération lundi après-midi demande plus d’opposition dans la gouvernance de l’instance.
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Les inspecteurs précisent que pour réaliser cet audit, ils ont eu accès à tous les documents demandés ces derniers mois à la direction de la “3F”. Cette mission a auditionné une première fois, le 13 octobre, Florence Hardouin et Noël Le Graët, tous deux animés par la volonté de faire en sorte que la mission de l’IGESR “délivre la FFF de la tourmente dans laquelle elle se trouve”. C’est dans le point numéro 2 du rapport que la mission évoque “la gouvernance défaillante de la FFF”. Après une introduction concernant l’histoire de la Fédération Française de Football et ses chiffres clés, les inspecteurs entrent dans le vif du sujet avec un fonctionnement “marqué par une forte délégation des prérogatives de la FFF”. Pour les trois enquêteurs, cette structuration “interroge” quant à la “compétence opérationnelle réelle de la FFF et de ses instances de gouvernance, principalement le Comex.”
Autre point important, l’opposition au sein de la FFF. Contrairement à d’autres fédérations, comme au rugby, l’instance installée Boulevard de Grenelle à Paris ne connait pas d’opposition dans ses organes décisionnels. Selon la mission, il n’y a “aucune expression politique des oppositions ou de minorités au sein des organes de la FFF, une fois que l’assemblée générale élective (…) a permis de désigner la liste majoritaire”. La mission termine en concluant que cette absence de contre-pouvoir “limite l’exercice démocratique, pourtant nécessaire à la gouvernance d’une fédération sportive.”  
Au cours des trois mois et demi d’enquête dans les coulisses de la FFF, les inspecteurs s’interrogent aussi sur le faible poids des “autorités morales” dans l’environnement de l’instance. Dans un périmètre où les “pressions médiatiques et les intérêts financiers sont considérables et où la gestion doit être réactive, la mission constate le peu de poids des ‘autorités morales’ (comité d’éthique, haute autorité) et leur incapacité à avoir un réel rôle de garde-fou ou de régulation”. La conclusion de la mission est sans appel, cette absence totale d’opposition au sein de la gouvernance “expose la FFF à des dérives potentielles”.  
Le comité exécutif est un organe central de la Fédération Française de Football, un organe qui doit se réunir en moyenne une dizaine de fois par an. Entre septembre 2022 et janvier 2023, ce Comex s’est réuni dix-huit fois. La mission qualifie le comité “comme un lieu de constat et de consensus ; ce qui est sans nul doute l’une des conséquences du scrutin de liste bloquée”. Les enquêteurs pointent une nouvelle fois du doigt le fonctionnement de l’instance dans sa globalité, sans représentant de l’opposition induit une “stratégie politique qui consiste à se ranger derrière le président”.
Certains présidents d’instance déconcentrée de la fédération précisent lors de leurs auditons devant les inspecteurs que le Comex n’est pas un lieu où les projets “sont débattus en amont”. Une véritable chambre d’enregistrement, sans débat. Autre point important, “la mission note que cette fonction de membre du Comex ne peut être cumulée avec d’autres fonctions au sein de la Ligue de Football Amateur ou de la LFP”.  
L’enquête est aussi difficile avec le comité de direction de la “3F” qui joue “davantage un rôle d’échanges d’informations que de pilotage stratégique” de l’instance. Cette organisation administrative “peu hiérarchisée” a connu un enchaînement de crises au sein du CODIR jusqu’en 2020 avec une ambiance “sexiste et violente”. La mission s’appuie sur le diagnostic du cabinet “Plein Sens” réalisé en 2020 pour étayer les auditions réalisées ces derniers mois.
Depuis la mise en place du PSE de la FFF entre la fin 2020 et début 2021, les enquêteurs constatent “un apaisement” de la situation. “Le départ des directeurs en opposition irréductible à la directrice générale (Florence Hardouin, ndlr) et l’allégeance de la plupart des autres ont nécessairement conduit à pacifier l’ambiance au sein du CODIR”, explique le rapport. En revanche, ces départs ont entrainé une “perte de compétences” en haut de l’organigramme de la FFF.  
Au final, la mission constate que c’est “la composition du comité de direction dans son intégralité autant que les modalités de fonctionnement administratif de la FFF qui méritent d’être réexaminées en parallèle du travail qui devra être engagé sur les statuts fédéraux”. Cette dernière phrase fait référence à la loi du 2 mars 2022 concernant la démocratisation du sport en France.
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