L’image n’est pas passée inaperçue. Et l’exposition médiatique inhérente à un tel rendez-vous a permis de faire passer le combat dans une toute autre dimension. Dimanche soir, lors du match de clôture de la 20e journée de Ligue 1 entre le Paris Saint-Germain et Reims (1-1), certains groupes du Collectif ultras Paris (CUP) ont affiché une banderole de soutien à leur homologues toulonnais, dont ils sont proches. Le message est clair: “Toulon mérite un grand Sporting.”
Cette phrase, devenue un slogan, est martelée en boucle par le collectif “Les derniers supporters du Sporting” depuis quelques jours. Ces amoureux du Sporting Club de Toulon, actuel 12e – et premier relégable – de National 2, le quatrième échelon national, ont un souhait: voir leur club faire son grand retour au niveau professionnel.
“A l’occasion des 30 années passées depuis le dernier championnat de Ligue 1 disputé par le Sporting, nous lançons un appel à la mobilisation générale: il est temps que le Sporting retrouve un club de football de haut niveau, écrit le collectif dans un communiqué publié en milieu de semaine dernière, date du début officiel de leur grande campagne. Joueurs, dirigeants, responsables politiques, nous nous demandons de mettre toute votre énergie dans un projet commun qui ne peut plus attendre.”
La patience des supporters toulonnais a donc atteint ses limites. Depuis la saison 1992-1993, à l’issue de laquelle le club varois a été relégué sportivement en D2 puis administrativement en National pour des raisons financières, les amoureux du Sporting n’ont plus connu la joie de la première division. Pire: depuis dix ans, Toulon oscille entre la DH (ex-R1) et la N2, avec un bref passage en N1 lors de la saison 2019-2020. Une anomalie pour un club qui a longtemps compté dans le paysage du football français et où de grandes figures sont passées, à l’image de Rolland Courbis (1982-1985), David Ginola (1985-1988) ou encore Laurent Paganelli (1983-1998). La taille de la métropole toulonnaise, seule ville parmi les 20 plus grandes de France à ne pas avoir de club en Ligue 1 ou Ligue 2, est également un argument mis en avant par le collectif Les derniers supporters du Sporting.
Mais alors comment expliquer que les ultras toulonnais se décident maintenant à changer de braquet ? Comme souligné par Var-Matin, plusieurs épisodes ont conduit les supporters à lancer cette campagne: l’élimination au 7e tour de la Coupe de France à domicile, les récentes contre-performances dans les derbies, la presque organisation de Hyères-OM à Mayol ou encore l’envahissement du vestiaire de leur équipe le 14 janvier dernier après une défaite contre Marignane-Gignac (0-2). Ce triste épisode pourrait par ailleurs valoir une lourde sanction (huis clos pendant plusieurs matchs ?) au club varois.
Très concrètement, le collectif de supporters appelle à la mobilisation générale (joueurs, direction et représentants politiques) pour bâtir un projet ambitieux et retrouver, à terme, le monde professionnel. Le tout en refusant toute fusion avec une autre entité de la métropole. Selon Var-Matin, cet appel à la mobilisation générale n’est que le début. Un site internet est à l’étude, des goodies aux couleurs du club sont en fabrication, plusieurs commerçants de la ville vont relayer l’appel dans leurs boutiques et des anciennes gloires du club s’apprêtent à annoncer leur soutien.
Dans ce contexte, le président et actionnaire majoritaire du club, Claude Joye, apparaît donc menacé. “Ce n’est même pas une affaire de personnes, ni même un caprice, précise le collectif de supporters dans les colonnes de Var-Matin. Ce qu’on veut maintenant, c’est un big bang. Y’en a marre de regarder passer les trains: nous aussi, on veut monter dans le wagon.”
En 2020, le projet ambitieux souhaité par les ultras toulonnais avait failli voir le jour. Après 14 ans à la tête du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal annonçait sa volonté de participer à un projet de relance du Sporting. “Je lance une série dont le nom sera: objectif Ligue 1”, clamait-il auprès de L’Equipe en janvier 2020. Alors qu’un accord avait été conclu pour qu’il devienne président de la SASP du Sporting Club de Toulon, dont Claude Joye restait l’actionnaire majoritaire, Boudjellal avait finalement décidé de se désengager. A l’époque, l’ancien boss du RCT avait mis le feu aux poudres en annonçant devant le blason du Sporting Toulon… qu’il portait un projet de rachat de l’OM aux côtés de Mohamed Ajroudi.
Deux ans et demi après cet épisode, le projet “objectif Ligue 1” est bien loin, au grand dam des supporters toulonnais. En attendant que le big bang exigé par ces derniers ne soit effectif, le club doit d’abord se battre pour sa survie en N2. Histoire que la route vers ce retour tant espéré dans le monde professionnel ne soit pas encore plus longue.
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