La ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a clôturé, jeudi soir à la Maison de la Mutualité, la cérémonie commune des voeux du monde sportif, après trois ans d’interruption pour cause de pandémie.
En compagnie de Brigitte Henriques et Marie-Amélie Le Fur, présidentes des comités nationaux olympique et paralympique, et de Tony Estanguet, patron de Paris 2024, Amélie Oudéa-Castéra a présenté des voeux de réussite, confiance et croissance, aux acteurs du sport français. Elle est ensuite revenue devant la presse sur les crises qui s’additionnent et ternissent son image.
Le psychodrame à la Fédération française de rugby
« Ce que je veux saluer, c’est la mobilisation des clubs avec un taux de participation supérieure à 90 %. Je l’ai dit depuis le début, il fallait que cette consultation se passe bien, le comité d’éthique a beaucoup contribué à cela. Cette consultation, ce n’est pas une formalité administrative, c’est quelque chose.
Demain matin (vendredi) je serai à Marcoussis avec l’ensemble des membres du comité directeur pour leur porter mon message, les écouter et ensuite les laisser délibérer et prendre leurs responsabilités afin de rétablir le plus rapidement possible une gouvernance qui soit à la fois claire et légitime à la tête de cette Fédération. Bernard Laporte a droit à la présomption d’innocence, il a aujourd’hui le droit de bien se défendre. La nécessité, avec les autres membres du comité directeur, est d’imaginer maintenant le chemin qui va permettre de résoudre cette crise rapidement et de le faire dans l’intérêt supérieur de la Fédération ».
La possibilité de nouvelles élections à la FFR et les conséquences sur la Coupe du monde
« J’en parlerai avec l’ensemble des membres du comité directeur. Vous comprendrez que je leur réserve la primeur de mon message. Ce que j’ai dit de façon constante, c’est que c’est une consultation et un temps démocratique qui était nécessaire, l’implication des clubs montre à quel point il était attendu, aujourd’hui il faut en tirer toutes les conclusions.
« Il ne faut pas s’inquiéter parce que le GIP France 23 a une gouvernance qui, elle, a été assainie »
Il ne faut pas s’inquiéter parce que le GIP France 23 a une gouvernance qui, elle, a été assainie, et qui est aujourd’hui bien stable avec Julien Collette, directeur général, et Jacques Rivoal, président du GIP. Autour de la table, il y a différentes parties prenantes comme la FFR mais aussi l’État qui est à leurs côtés. Nous avançons très bien dans la préparation de cet événement, tant sur le plan de la sécurité que des transports, et sur le plan sportif avec les villages rugby, l’identification des différents camps de base et un quinze de France qui est en grande forme ».
Le sport français en pleine tourmente
« C’est incontestable que l’on est aujourd’hui face une conjonction de crises qui sont visibles et sur des fédérations qui sont très importantes. Mais la crise dans le handball a été très bien gérée, dans un esprit de responsabilité, avec beaucoup de rapidité, et de manière très claire et très tranchée.
Je salue cette résolution de la crise qui montre que le mouvement sportif est capable d’apporter des réponses. Le mouvement sportif est fait de 110 fédérations, il y a beaucoup d’autres acteurs que les trois mentionnés (foot, rugby, handball) qui, eux, vont bien. Elles sont aussi en train de réformer leur gouvernance. La loi du 2 mars 2022 comporte des améliorations en ce sens vers la parité, plus de transparence, une ouverture de la gouvernance aux athlètes, le vote des clubs.
Ce sont des progrès très importants et il y a aussi le non-renouvellement des mandats au bout d’un certain temps. Quand les crises que nous traversons aujourd’hui vont être résolues, car on va aller au bout de la résolution de ces crises, il sera probablement temps de prendre un temps de recul et de réfléchir à comment nous pouvons continuer d’améliorer, de rénover la gouvernance de nos fédérations ».
Les témoignages qui se multiplient contre le président de la Fédération française de foot
« Le rapport provisoire sera diffusé à partir de lundi prochain, le président Diallo en aura une copie et les différentes personnes concernées par cet audit aussi. Il y aura ensuite un temps pour le contradictoire qui va durer 15 jours et ce n’est qu’à l’issue de ce temps contradictoire que nous aurons un rapport définitif et que l’on pourra en tirer les conclusions et envisager potentiellement une synthèse de ce rapport à titre d’information.
Tout cela (les témoignages) va être cristallisé dans l’audit qu’il appartiendra au comex de cette fédération de bien analyser, de bien regarder jusqu’au bout les conclusions qu’il leur revient en responsabilité d’en tirer. Et je sais qu’ils seront au rendez-vous de leur responsabilité. C’est aussi une fédération qui est très en réussite grâce au succès de son équipe de France qui nous a tous fait rêver. C’est aussi une dynamique de développement dans les territoires qu’il faut saluer. On a 2 millions de licenciés dans le foot et 15 000 clubs qui vont bien et forment des gamins et gamines ».
La question de la présence des athlètes russes aux Jeux de Paris 2024
« On est aujourd’hui sur une position qui résulte de la déclaration du CIO du 28 février 2022 dans laquelle un principe d’exclusion des athlètes russes et biélorusses avait été très nettement posé. Je considère qu’aujourd’hui, il n’y a pas sur le terrain malheureusement d’évolution qui justifierait de sortir de ce régime-là.
Je retiens dans le texte que vient de publier le CIO qu’il y a un message très fort de renforcement des sanctions contre la Russie à différents niveaux : interdictions de toute compétition sur leur sol, interdiction pour les athlètes de participer à des événements autrement que sous bannière neutre, et aussi interdiction pour les dirigeants russes de se rendre sur ces événements sportifs.
Je retiens aussi leur message de solidarité très très fort envers l’Ukraine. Ce sont ces deux messages-là que je veux retenir tout en rappelant que, en effet, il appartient au CIO et au mouvement sportif de décider de cette participation au final. Pour le moment, aucune décision n’est prise, les consultations demeurent et nous serons engagés dans ces consultations ».