Ce n’est jamais chose aisée que de recroiser son ex. Encore moins quand on vient de subir une grosse déconvenue et que la confiance chancelle. C’est ce que va vivre le troisième ligne montois Michael Faleafa, dimanche, à l’occasion du barrage d’accession au Top 14 face à Perpignan, une semaine après la gifle reçue à Montpellier contre Bayonne en finale de Pro D2.
Mais le Tongien l’assure : pas de volonté de revanche ni de sentiments confus envers son ancienne promise. Simplement une joie de retrouver…
Mais le Tongien l’assure : pas de volonté de revanche ni de sentiments confus envers son ancienne promise. Simplement une joie de retrouver une présence connue.
« C’est drôle car je les connais bien donc je veux vraiment les affronter, jouer contre mes amis », sourit Faleafa, qui préfère, malgré cinq ans passés en France, s’exprimer en anglais pour plus de clarté. « Là-bas, je m’entends bien avec tout le monde, français comme étrangers. Encore plus les îliens : Lam, Eru, Faasalele, Halanukonuka. Il y a aussi Mamea Lemalu, qui joue 8 comme moi. J’espère qu’on sera face à face. Et puis évidemment, Taumoepeau, mon cousin. Ce sera vraiment spécial de jouer contre lui. Mais sur le terrain, il n’y aura plus d’amis. Je vais apprécier cette bataille autant que la bière d’après match ! »
En quatre saisons avec l’USAP, le natif d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, a connu joies et peines. Un exercice de Pro D2 dans la peau d’un titulaire régulier, avec un titre en prime, obtenu contre Grenoble. Puis une saison galère en Top 14, jouée en tant que titulaire indiscutable, mais que Perpignan finit à la dernière place avec le deuxième pire bilan de l’histoire de l’élite.
L’arrivée du troisième ligne clermontois Damien Chouly sonne le début de la fin de l’idylle entre le club catalan et Faleafa, qui se contente, deux saisons durant, des miettes des feuilles de match.
En juin 2021, les dirigeants sang et or choisissent de ne pas le conserver, et le Tongien se retrouve sans club. « C’était une période compliquée, j’ignorais de quoi le futur serait fait », concède « Mike ». La nouvelle relation, antidote au poison qu’est la déprime post-rupture, se fait attendre. Un mois, puis un deuxième. La saison démarre et toujours rien pour notre éconduit. Avant l’imbroglio Sam Slade, attendu à Boniface avant que le flanker ne se rétracte, en septembre. Le Stade Montois se tourne alors vers Faleafa.
« Le timing était parfait : je commençais à m’inquiéter car la saison avait commencé. Je n’ai pas hésité une seconde », explique l’intéressé. « Au début, je jouais peu, mais le club m’a donné du temps et de la confiance pour comprendre les systèmes de jeu demandés. »
Au-delà du temps d’adaptation, c’est surtout la longue blessure de Santiago Montagner qui lui permet de s’imposer durablement dans la rotation des troisièmes lignes. Cette saison, il a été titulaire à 11 reprises, soit autant que sur l’intégralité de ses deux derniers exercices avec Perpignan.
« C’est un gros joueur de duels, excellent porteur de balle, qui nous fait bien avancer, souligne son coéquipier Julien Cabannes. Il est très humble, n’est pas très bavard mais a toujours un mot gentil. Il apporte en plus son envie et son expérience du plus haut niveau. »
Sa belle saison a été récompensée une première fois, en novembre dernier, quand Toutai Kefu l’a rappelé avec les Tonga pour un test-match contre la Roumanie, deux ans après sa dernière sélection. De bon augure à quelques encablures du Mondial 2023, en France. Nouvelle énorme satisfaction en demi-finale de Pro D2, contre Nevers, où Faleafa a fait parler sa puissance pour participer à la belle victoire des siens. Avant de s’écrouler en finale, au même titre que l’ensemble de ses coéquipiers.
Une tâche qu’il faudra effacer dimanche, avec la réception de ces Catalans qu’il connaît tant. « Je sais comment ils jouent, j’attends un match très physique, ils viennent pour faire la guerre, affirme le flanker. Ils ont un pack très puissant, c’est leur plus gros point fort. Ce sont des joueurs solides qui peuvent porter le ballon, avec de super appuis. Ils possèdent également une excellente défense. »
Une victoire dans ce barrage d’accession permettrait à Faleafa, à qui il reste un an de contrat à Mont-de-Marsan, de regoûter à ce Top 14 qui le fait rêver. Une dernière saison au plus haut niveau avant de se pencher sur la suite. Réponse dimanche.