Claude Atcher, l'ancien directeur général de la Coupe du monde 2023, a partagé un communiqué officiel suite aux différentes accusations revelées dans les colonnes de l'Équipe. Il donne sa version des faits.
Dans le dit-communiqué, Claude Atcher et ses conseils reviennent sur les différents articles publiés dans le journal l'Équipe. Le quotidien sportif explique que magistrats et inspecteurs ciblent la mauvaise gestion budgétaire de la part de la gouvernance Atcher. Des soupçons de favoritisme ou de détournement de fonds publics sont également évoqués. Est également cité dans un deuxième article l'ouverture, par le parquet de Paris, d'une enquête préliminaire pour harcèlement moral. Un "management absolutiste", comme le rapporte le journal, est en cause. Enfin, dans un troisième et dernier article de cette trilogie, l'Équipe relate que l'inspection générale de finances a observé des "incohérences" ainsi qu'une "irrationalité du grand centre de formation" qu'est Campus 2023.
L'ancien président du Stade phocéen, par ce communiqué, se défend sur chacun des articles publiés. "Concernant les dépenses prétendument litigieuses selon L’Equipe, elles ont toutes été dûment enregistrées et imputées comptablement sans jamais faire l’objet de la moindre critique notamment de la part des organes de contrôle interne ou externe" indique dans un premier temps le communiqué. Il s'est aussi exprimé sur l'organisation du programme Campus 2023. "Les interrogations de l’IGF et de l’IGSER ne pourront aboutir qu’à la conclusion que ce programme a offert à plus de 1300 apprentis la possibilité de conjuguer leur passion à un parcours d’insertion professionnelle"
Enfin, il conclut sa prise de parole en se félicitant "de l’ouverture annoncée par les médias de différentes enquêtes qui lui permettront de rétablir un semblant d’équilibre alors que l’inspection du travail n’a pas daigné le recevoir pour recueillir sa version des faits en dépit de ses demandes répétées."
M. Claude Atcher a pris connaissance des articles de l’Equipe du 19 janvier 2023 et se réserve tous droits et actions quant au contenu desdits articles.
D’ores et déjà, M. Claude Atcher précise que les comptes du GIP, certifiés sans réserve par les commissaires aux comptes, ont été approuvés en mars 2022 dans le cadre d’un conseil d’administration présidé par M. Jacques Rivoal et auquel participaient les
représentants de l’Etat. Un nouveau conseil d’administration s’est tenu le 16 juin 2022 – le dernier auquel M. Claude Atcher a participé – au cours duquel, après une revue budgétaire annuelle, le conseil a validé à l’unanimité de ses membres un résultat bénéficiaire prévisionnel de 68 millions d’euros. La privatisation croissante de l’évènement depuis le départ de M. Claude Atcher par le recours à des sociétés privées pose question quant à la baisse corrélative du résultat prévisionnel attendu qui ne saurait être imputée à M. Claude Atcher. Enfin et en tout état de cause, les comptes du GIP n’ont jamais été contestés pendant les quatre années durant lesquelles M. Claude Atcher a assuré la direction générale du GIP.
Concernant les dépenses prétendument litigieuses selon L’Equipe, elles ont toutes été dûment enregistrées et imputées comptablement sans jamais faire l’objet de la moindre critique notamment de la part des organes de contrôle interne ou externe, d’une part tandis que le recours à des tiers s’est toujours fait dans le respect du Code de la
commande publique, d’autre part. Aucune de ces dépenses,représentant moins de 0,1% du résultat excédentaire du GIP, n’est de nature à « mettre en péril les finances de la coupe du monde » !
Enfin, la politique de formation par l’apprentissage mise en place par le GIP (Campus 2023) et la mise à disposition de ces apprentis dans les clubs sportifs, afin de préparer l’arrivée de nouveaux licenciés et l’accompagnement des dirigeants bénévoles dans la
professionnalisation de la gestion de ces clubs faisait partie des engagements forts pris par la France dans le dossier de candidature en maximisant les impacts de la coupe du monde de rugby dans les clubs. Les interrogations de l’IGF et de l’IGSER ne pourront aboutir qu’à la conclusion que ce programme a offert à plus de 1300 apprentis
la possibilité de conjuguer leur passion à un parcours d’insertion professionnelle. Les structures mises en place par le GIP ont permis d’atteindre les objectifs ambitieux d’offrir à ces jeunes, entre 18 et 30 ans, une expérience professionnelle et une chance de pérennisation de leur emploi. Elle a en outre favorisé la féminisation des
organisations sportives.
Les discussions de technique comptable sur l’imputation du montant des subventions liées au CFA d’entreprise ne relèvent pas du directeur général mais de la compétence de la direction financière et des commissaires aux comptes. Elles sont sans impact sur le résultat.
M. Claude Atcher déplore que ces polémiques stériles relayées opportunément, à la veille de décisions prud’homales importantes pour lui, par des médias unilatéralement informés, dévoient la réalité d’une coupe du monde qui semble aujourd’hui ne plus avoir la même ambition, notamment sociétale et au service des territoires, à commencer par la renonciation, au nom de la maximisation du profit, au programme de formation des apprentis.
Enfin, M. Claude Atcher note que la nouvelle direction du GIP n’oppose plus aucune résistance à la volonté de l’organisme anglo-saxon World Rugby de mettre à la charge des organisateurs français des dépenses de l’ordre de plusieurs millions d’euros. M. Claude Atcher s’était toujours opposé à ces demandes injustifiées et déplacées qui sont de nature à véritablement « mettre en péril les finances de la coupe du monde ».
« M. Claude Atcher se félicite de l’ouverture annoncée par les médias de différentes enquêtes qui lui permettront de rétablir un semblant d’équilibre alors que l’inspection du travail n’a pas daigné le recevoir pour recueillir sa version des faits en dépit de ses demandes répétées. Nous déplorons en revanche une nouvelle fois la violation du secret
de l’enquête par les services saisis et M. Claude Atcher se réserve le droit d’agir judiciairement à cet égard » soulignent ses avocats Maîtres Emmanuel Moyne et Geoffroy Goubin.