INTERNATIONAL – À la tête du XV de la Rose depuis 2015, Eddie Jones a été démis de ses fonctions ce mardi après sept ans de bons et loyaux services. Avec l’Angleterre, le technicien australien a tutoyé les sommets lors de ses premières saisons, avant de toucher le fond lors des dernières. Retour sur ce mandat aux deux visages qui a pris fin neuf mois avant le Mondial 2023.
Tout avait si bien commencé. Le 20 novembre 2015, Eddie Jones est nommé à la tête de la sélection anglaise. Dix jours plus tôt, Stuart Lancaster avait quitté le poste de sélectionneur du XV de la Rose après le fiasco de la Coupe du monde et l’élimination dès la phase de poule des Anglais. Jones arrive donc au cœur d’une sélection qui tangue à qui il doit remettre la tête à l’endroit au plus vite.
À l’époque, le technicien australien est un des hommes les plus cotés de la planète rugby. Dans ce même Mondial 2015, alors qu’il était à la tête du Japon, il bat l’Afrique du Sud pour ce qui est considéré comme un des plus grands exploits de l’histoire du rugby. Les effets de la méthode Jones ne tardent pas à porter leurs fruits de l’autre côté de la Manche.
Le premier gros test de cette nouvelle équipe d’Angleterre est le Tournoi des Six Nations 2016. Une compétition que les Anglais vont largement dominer. Ils débutent par une victoire étriquée en Écosse puis signent le grand chelem lors de la cinquième journée face aux Bleus, sur la pelouse du Stade de France. Moins de quatre mois après son arrivée, Eddie Jones s’offre un premier titre majeur.
Un an plus tard, il remporte son deuxième Tournoi avec ses protégés. Il passe même à deux doigts d’un deuxième grand chelem consécutif mais une défaite en Irlande ne leur offrira “que” le Tournoi. Vous l’aurez compris, l’équipe d’Angleterre marche sur l’Europe.
La thèse de l’accident sera privilégiée par la presse anglaise lors du Six Nations 2018, où le XV de la Rose termine cinquième. Un an plus tard, année de Coupe du monde, les coéquipiers d’Owen Farrell retrouvent des couleurs et terminent à la deuxième position, derrière des Gallois intouchables. Ils arrivent donc au Japon pour la Coupe du monde avec de la confiance et un statut à assumer.
Lors du Mondial, Eddie Jones revient dans la peau d’une superstar au pays du soleil levant, lui qui a transformé cette sélection nippone. Avec une rose sur le cœur cette fois, il confirme tout le bien que l’on pense de lui durant la compétition. L’équipe d’Angleterre performe et fait peur.
En quart de finale, les Anglais écrasent l’Australie, pays d’origine de Jones pour s’offrir le droit d’affronter les doubles tenants du titre, les All Blacks, en demi-finale. Porté par une génération dorée avec des Maro Itoje, Tom Curry ou encore Jonny May arrivées à maturité, le XV de la Rose laisse les Kiwis sur le carreau et rejoint l’Afrique du Sud en finale.
À l’époque, de nombreux observateurs voient la sélection anglaise favorite avant la dernière marche. Malheureusement pour Eddie Jones, les Sud-Africains seront trop forts et mettent fin aux rêves de titre des joueurs en blanc. Néanmoins, une chose est certaine, l’Angleterre est revenue en force sur le devant de la scène.
Quelques mois après la revers en finale face aux Boks, la confiance n’a pas encore disparu du côté de Twickenham. En 2020, ce sont une nouvelle fois les Anglais qui empochent le Tournoi malgré une défaite inaugurale face à l’équipe de France de Fabien Galthié. Ce sera quasiment les dernières semaines plutôt tranquilles que vivra Eddie Jones.
Tout bascule un an plus tard, alors que peu de monde le voit tomber lors de la première journée sur son terrain. Le XV de la Rose est battu par l’Écosse à Londres. Quelques semaines plus tard, le pays de Galles passera quarante points aux joueurs en blanc, l’Irlande trente. L’Angleterre termine cinquième et les critiques commencent à pleuvoir.
Les choix d’Eddie Jones sont remis en cause, notamment sur les joueurs. Rien ne va s’arranger puisque la qualité du jeu anglais laisse à désirer, tout comme les résultats. Cette année, c’est d’une peu glorieuse troisième place dont la bande d’Itoje doit se contenter, à égalité de points avec l’Écosse, quatrième.
Malgré une tournée d’été remportée par la petite porte en Australie, Eddie Jones n’a pas résisté aux derniers test-matchs de novembre. Un revers surprise à domicile face à l’Argentine, un match nul face aux All Blacks puis une défaite face aux Springboks auront mis fin à un mandat de sept ans de Jones. L’Australie quitte donc l’Angleterre par la petite porte avec tout de même trois Tournois remportés, un grand chelem et une finale de Coupe du monde.
Eddie Jones a été démis de ses fonctions de sélectionneur de l’Angleterre, ce mardi, annonce la fédération anglaise.
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