À 65 ans, Patrick Buisson a été désigné président délégué par Bernard Laporte, mis en retrait de la FFR. L'ancien Président du RC Uzès (Gard), en charge du rugby amateur, doit être désormais adoubé par les clubs pour accéder à la présidence. Jo Maso, qui l'a côtoyé à la FFR, l'a déjà adoubé, citant "un homme dévoué et intègre, qui cherche à rassembler." Un vote dématérialisé (23-26 janvier), décidera du futur de ce serviteur du rugby.
Patrick Buisson, depuis que Bernard Laporte vous a désigné comme président délégué, le 6 janvier dernier, votre vie a-t-elle beaucoup changé ?
Non pas encore. Elle changera le 27 janvier, si les clubs m'élisent à la tête de la FFR. Mais depuis le 6 janvier, je poursuis ma tâche de responsable du rugby amateur français. Samedi dernier, j'étais dans les Landes, avec des collaborateurs de la FFR, à Tyrosse puis à Dax pour venir à la rencontre des clubs comme je le fais depuis que j'ai rejoint la liste de Bernard Laporte (en 2016). Ce qui m'a fait quitter Pierre Camou, auprès duquel je travaillais depuis 2008 pour Laporte, c'est justement l'engagement de ce dernier en faveur du rugby amateur. Je ne suis pas un grand communicant mais ce que j'aime, c'est être à l'écoute des clubs, aller vers eux. C'est ce qui permet de faire évoluer le rugby, et la FFR.
Mais, avant tout chose, est-ce que le poste de président de la FFR vous intéresse ?
Vous savez quand on est né dans le rugby, que je pratique depuis l'âge de 6 ans, qu'on a été tour à tour joueur, jusqu'à mes 36 ans, éducateur, entraîneur, vice-président puis président d'un club, le RC Uzès (Gard), élu régional, Président d'un comité territorial (Provence), on ne peut pas refuser la présidence de la FFR, ce qui pourrait éventuellement se passer. Je n'étais pas candidat. Je suis avant tout un homme de terrain, d'engagement.
Le fait d'avoir été coopté par Bernard Laporte peut être perçu comme un mauvais signal par certains ?
De toute façon, il fallait bien qu'il coopte quelqu'un. C'est le règlement de la FFR qui le veut. Les statuts ont été votés par les clubs. Il devait passer le relais à Serge Simon (1), mais l'appel du parquet financier empêchait sa désignation. Pourtant l'action de Bernard Laporte à la tête de la FFR a été positive. Il a redynamisé le rugby français, c'est grâce à lui si la Coupe du monde 2023 se jouera en France. On a réorganisé le rugby amateur, de la première série à la Fédérale 1. Plus aucune Ligue ne proposait six niveaux de compétition. Il fallait faire quelque chose, créer une pyramide des compétitions qui permettent de combler le fossé entre rugby amateur et rugby pro. Tout le monde nous disait que la marche était trop haute entre Fédérale 1 et Pro D2.
Comment va se passer la consultation pour savoir si le rugby français vous adoube comme nouveau président de la FFR ?
Elle va durer 72 heures, de lundi (12 heures) à mercredi (12 heures) prochains. Tous les clubs français (ils étaient 1959 en 2021) participeront au référendum par voie électronique sécurisée, sous la surveillance du CEDRF (Comité d'Ethique du Rugby Français). Une majorité simple est requise, sans quorum.
Et si les clubs refusaient de vous désigner ?
Si on fait référence aux dernières élections, c'est du 50-50. Ce qui serait bien, c'est que le "oui" l'emporte. Parce qu'il faut juste rappeler que ce qui va se passer la semaine prochaine est une consultation, pas une élection. Que ce soit Patrick Buisson qui soit désigné futur président de la FFR n'a pas d'importance, ce qui compte c'est la sérénité, la tranquillité du rugby français, à quelques mois du début de la Coupe du monde. Si le "non" s'impose, on est parti pour six mois de querelles. La démocratie doit s'exprimer en 2024, avec la tenue des élections. S'il y a des gens qui veulent candidater, qu'ils fassent campagne pour l'élection de 2024. Pas en 2023. Aujourd'hui, ce référendum est organisé pour rassembler le monde du rugby,et non pas le diviser.
Surtout à huit mois de la Coupe du monde…
On a la chance d'avoir l'une des plus belles équipes au monde. On ne se compare pas au foot, mais le XV de France joue tous ses matches à guichets fermés, réunit 10 millions de téléspectateurs devant le petit écran, fait s'envoler les inscriptions de licenciés (+ 30%). J'ai encore des frissons en repensant à la Marseillaise chantée a cappella par les 66000 spectateurs du Vélodrome à Marseille, face à l'Afrique du Sud. Imaginez si on parvient à gagner à nouveau le Tournoi, puis la Coupe du monde…
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C'est pour cette action positive qu'il a été condamné.

Un tel éloge par l'homme adoubé par le futur ex président est totalement déplacé.

Jean-Pierre Carrère

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