Prix, fiche technique, essais comparés : retrouvez notre match entre la Peugeot 408 et le Renault Austral.
Thomas ANTOINE
Ce n’est pas à un affrontement traditionnel entre deux voitures du même segment avec des dimensions proches et des morphologies identiques que l’on vous propose aujourd’hui, mais un match entre les deux grandes nouveautés françaises de 2023 destinées à un usage familial. À gauche sur la photo, la nouvelle Peugeot 408 mélange les univers (berline, coupé et SUV), et sa longue carrosserie de crossover prend ses aises avec les centimètres (4,69 m). À droite, le Renault Austral enfile un habit classique de SUV dans un gabarit plus compact (4,51 m), et il toise sa rivale de 14 cm !
Ces voitures offrent deux expressions visuelles bien différentes, et chacun se fera son avis sur l’esthétique. Lors de notre essai, c’est la 408 qui a le plus capté les regards avec des réactions chaque fois bien tranchées, alors que l’Austral a montré un visage plus réconfortant. Les gammes de motorisations témoignent elles aussi de choix différents puisque Peugeot parie sur l’hybride rechargeable avec une version de pointe de 225 ch, alors que Renault met ses pions sur la case hybride simple avec la déclinaison E-Tech 200 ch. Dans les deux cas, le diesel est resté au placard.
Carrosserie sculptée pour la longue Peugeot 408 (4,69 m) contre silhouette classique pour le Renault Austral au gabarit compact (4,51 m). Ce dernier est aussi 14 cm plus haut (1,62 m contre 1,48 m).
Thomas ANTOINE
Pour cet essai comparatif, nous avons convoqué deux versions au budget proche afin de mettre les modèles sur un pied d’égalité. C’est avec les moteurs à essence et les finitions haut de gamme que le rapprochement est le plus aisé, le panier tournant autour de 40 000 €. Pour être exact, la Peugeot 408 PureTech 130 GT est facturée 41 800 € quand l’Austral TCe 160 mild Hybrid Iconic réclame 40 400 €. Un peu moins cher et plus puissant, le Renault démarre bien. Qu’en est-il sur la route ?
Le poste de conduite de la 408 est identique à celui de la dernière 308. On retrouve donc une position typiquement berline. On est assis bas, avec en face de soi un mobilier massif et anguleux caractérisé par le petit volant et l’instrumentation en position haute, signature Peugeot oblige. L’installation à bord de l’Austral est plus aisée grâce à une assise haute, tandis que la posture plus verticale permet de dominer la planche de bord et d’offrir une vision plus dégagée vers l’avant. Vers l’arrière aussi d’ailleurs, point faible de la 408 avec une visibilité de trois quarts arrière quasi nulle.
À quelque 40 000 €, la 408 doit se contenter d’un moteur à trois cylindres. Ce 1.2 PureTech de 130 ch, déjà bien connu, est obligatoirement associé à la boîte de vitesses automatique EAT8. L’agrément de cet attelage est fidèle à sa réputation : fonctionnement heurté en ville, lenteur du Stop & Start et une belle souplesse aux allures intermédiaires. C’est d’ailleurs sur la route que cette 408 essence donne le sourire avec suffisamment de répondant. Mais le moteur braille rapidement (c’est amusant dans une 208, moins dans une familiale), et il avoue ses limites dans les longues rampes d’autoroute ou sur les routes à relief. Amateurs de berline avec du répondant, passez votre chemin ou allez voir du côté de la version PHEV de 225 ch (et chez votre banquier préalablement).
Confort, précision de conduite et tenue de caisse caractérisent le châssis de la Peugeot 408, qui s'avère agréable à mener à défaut d'être réellement dynamique.
Thomas ANTOINE
Le moteur à trois cylindres de 130 ch manque de répondant pour faire de cette 408 une bonne routière.
Thomas ANTOINE
Avec quatre cylindres et 158 ch, l’Austral est mieux armé que la 408. Le moteur est plus silencieux et le Stop & Start plus rapide grâce à la micro-hybridation 12 V. Par ailleurs, la boîte automatique à variation continue offre une belle fluidité pour les évolutions en ville, où le SUV de Renault se montre vraiment plus à l’aise grâce à son gabarit plus court. En revanche, l’Austral ne marque pas une nette différence de performance sur la route, malgré l’écart de puissance avec la Peugeot (28 ch). Il a suffisamment de souffle pour s’insérer dans le trafic ou avaler la route à bon rythme, mais il n’a vraiment pas de quoi s’esclaffer ni regarder la Peugeot de haut.
En fait, c’est sur la manière de fonctionner que la mécanique de l’Austral fait mieux que celle de la 408 en offrant plus de docilité et de rondeur. Merci aux quatre cylindres, au couple de 270 Nm (contre 230 Nm pour la 408 à régime comparable) et à la boîte CVT qui gomme les défauts habituellement observés sur ce type de transmission, notamment les effets de patinage sous forte accélération. Côté consommation, c’est le statu quo avec un débit moyen de 7,2 l/100 km en usage routier observé sur les deux modèles lors de cet essai.
Le quatre-cylindres 1.3 de 160 ch est docile, et la boîte à variateur fait preuve d’une grande douceur. Le mariage entre les deux est plutôt réussi dans le cadre d’une conduite classique.
Thomas ANTOINE
Bien né au niveau de son châssis, l’Austral pèche toutefois par une suspension plus sèche que celle de la 408. Les roues de 20 pouces n'arrangent rien côté confort.
Thomas ANTOINE
Un peu trop tendre avec son moteur de 130 ch, la 408 a en revanche du répondant côté châssis. Bien posée sur ses jantes de 19 pouces, elle associe un toucher de route précis, un bon confort et une facilité déconcertante à rouler à grandes enjambées. L’ensemble est emmené par une direction douce et une suspension qui muselle bien les mouvements de caisse. On ne retrouve quand même pas le plaisir de conduite de la 308, plus agile et mordante, mais ce n’est pas étonnant avec un empattement si grand (2,78 m, + 10 cm) et un centre de gravité rehaussé par rapport à la berline compacte. Il n’en fallait pas moins à l’Austral pour tenir tête à la 408 sur la partie dynamique. Le SUV Renault offre aussi un bon maintien de caisse et un guidage franc de son train avant. Réactif et prenant peu de roulis en virage, il n’a pas peur des rythmes soutenus, même s’il n’affiche pas la même agilité que les versions à roues arrière directrices, non disponibles avec ce moteur.
Le moteur PureTech 130 de la 408 est en fin de route. Peugeot lancera bientôt une version avec micro-hybridation renforcée et puissance de 136 ch. Il est quand même regrettable de ne pas disposer du 1.6 PureTech de 180 ch.
Thomas ANTOINE
La copie n’est cependant pas aussi parfaite que celle de la Peugeot à cause de quelques effets de couple dans le volant sous forte accélération, mais surtout du fait de suspensions plus sèches au détriment du confort. Les roues de 20 pouces en série sur la finition Iconic n’arrangent pas les choses, et on vous conseille d’opter pour la Techno qui assure un meilleur agrément avec ses jantes de 19 pouces. L’Austral TCe 160 Techno, c’était déjà notre choix dans notre guide d’achat Austral. Dernière remarque sur ces jantes de 20 pouces : elles provoquent des bruits de roulement plus élevés que la moyenne.
Peugeot ne semble plus se contenter d’un positionnement semi-premium à la Volkswagen. La marque veut encore grimper d’un cran, et cette 408 doit montrer la voie. Mais le véhicule qui possède l’habitacle le plus feutré n’est pourtant pas celui que l’on croit. Dans sa finition Iconic, l’Austral dégage une ambiance plus soignée que celle de la 408 GT. Choix des matériaux et cohérence d’ensemble sont du côté du Renault, qui livre là une belle copie.
L’intérieur de la Peugeot ne prête pas le flanc à la critique côté finition et la qualité perçue est bien là, mais la planche de bord alambiquée apparaît moins flatteuse. En outre, quelques éléments dénotent, à l’image de la gâchette en plastique faisant office de commande de boîte et de la platine un peu cheap qui l’entoure. Deux éléments que l’on voit sur une Citroën C4. Rien de premium, donc.
Du côté du multimédia, l’Austral garde la main grâce à son écran de 12 pouces très fluide et réactif qui fonctionne sous interface Google avec tous les services qui y sont liés. Le système Peugeot n’arrive pas à suivre. Il suffit de programmer une destination dans le Google Maps de l’Austral et dans le GPS de la 408 pour le comprendre. Les cartographies parlent d’elles-mêmes. Enfin, le poste de conduite du Renault offre davantage de touches en accès direct afin d’éviter de trop recourir à l’écran pour les fonctions les plus usitées. De nos jours, c’est à souligner.
La 408 partage beaucoup avec la 308, dont sa planche de bord. La position de conduite est typique d’une berline, et la qualité perçue apparaît d’un bon niveau. Thomas ANTOINE
Le système multimédia de la 408 est assez intuitif une fois personnalisé. Mais le GPS est lent et sa cartographie, décevante. Thomas ANTOINE
Cet ensemble en plastique avec le basculeur en guide de commande de boîte manque de cachet dans l’habitacle de la 408. Thomas ANTOINE
Place aux jambes généreuse et garde au toit suffisante à l’arrière de la 408. L’assise trop courte de la banquette manque en revanche de soutien. Thomas ANTOINE
Les nouveaux habitacles des Renault sont réussis. Après la Mégane E-Tech, l’Austral reprend le grand écran en L renversé. La finition est plus flatteuse qu’à bord de la 408. Thomas ANTOINE
Le grand écran de 12 pouces sous interface Google est le clou du spectacle à bord de l’Austral. Fluide et réactif, il donne un coup de vieux à la concurrence. Thomas ANTOINE
Cette poignée coulissante comprend le chargeur à induction. Elle sert aussi de repose-poignet pour tapoter sur l’écran de manière plus stable et confortable. Thomas ANTOINE
Des adultes sont mieux installés à bord de l’Austral. La garde au toit est meilleure que dans la 408, les dossiers inclinables offrent une posture plus confortable, et l’assise maintient mieux les cuisses. Thomas ANTOINE
L’Austral montre un poste de conduite plus pragmatique, et cela se poursuit à l’arrière. L’accueil y est meilleur grâce à une banquette accueillante avec des dossiers inclinables, une garde au toit satisfaisante et un bon maintien des assises. La 408 offre une place à peine plus généreuse aux genoux malgré son empattement supérieur, et la hauteur sous plafond est plus limitée. Surtout, l’assise de la banquette manque de profondeur pour un bon accueil des adultes, qui seront mieux installés dans l’Austral.
Le match est plus serré au niveau du coffre. Celui de la Peugeot est large et profond, son volume pointe à 536 l, et son hayon s’ouvre en emportant la tablette (c’est pratique). Le Renault propose un coffre un peu plus petit (500 l) mais suffisant. De plus, on peut le moduler jusqu’à 575 l grâce à la banquette coulissante livrée en série. Dans les deux cas, on dispose de commandes dans le coffre pour rabattre les dossiers, mais cela ne dégage pas un plancher plat dans les deux modèles. Dommage.
La 408 PureTech 130 GT est la plus onéreuse de ce comparatif. À 41 800 €, elle réclame 1 400 € de plus que l’Austral TCe 160 Iconic, facturé 40 400 €. Ce n’est pas la mer à boire, surtout que le malus est un peu moins élevé sur la Peugeot (330 € contre 650 €), mais l’examen des équipements fait basculer nettement l’avantage en faveur du SUV Renault.
Peugeot 408 PureTech 130 EAT8 GT. Prix : 41 800 €. Malus : 330 €.
Thomas ANTOINE
Renault Austral 1.3 TCe 160 mild hybrid 160 Iconic. Prix : 40 400 €. Malus : 650 €.
Thomas ANTOINE
Si les deux modèles reçoivent une dotation fort complète (voir liste plus bas), l’Austral creuse l’écart avec ses sièges avant électriques, chauffants et massants et sa caméra de stationnement à 360 degrés, livrés en série sur l’Iconic et représentant 1 700 € d’options sur la 408 GT. La Renault reçoit même des équipements non disponibles sur sa concurrente comme la banquette coulissante et le parking mains libres.
On aime
On regrette
On aime
On regrette
Accès et démarrage mains libres. Clim auto 2 zones. Régulateur de vitesse adaptatif avec Stop & Go et maintien dans la voie. Surveillance des angles morts. Volant chauffant. Instrumentation numérique (effet 3D dans 408). Écran tactile (10” dans 408 et 12” dans Austral). Navigation. Apple CarPlay. Android Auto. Caméra de recul. Éclairage d’ambiance. Sellerie tissu-Alcantara. Modes de conduite. Hayon motorisé. Vitrage arrière surteinté. Projecteurs à LED adaptatifs. Jantes alliage de 19” sur 408 et 20” sur Austral.
La 408 GT est chaussée en série de jantes de 19 pouces.
Thomas ANTOINE
L’Austral Iconic est chaussé de jantes de 20 pouces.
Thomas ANTOINE
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