En fin d’été, le Biarritz Olympique était prudent sur la teneur de cette nouvelle saison. Le club venait de descendre de Top 14, l’effectif changeait de visage et personne ne savait trop jusqu’où il était raisonnable d’espérer. Tout ce petit monde a appris à se connaître, se trouver et se resserrer face à une actualité extra-sportive toujours agitée. À mi-parcours, ce groupe a un pied sur la troisième marche du podium et l’autre sur la deuxième, aux côtés de Mont-de-Marsan (42 pts) et loin derrière Oyonnax (58 pts).
Ce jeudi (21 heures), la réception de Montauban sonne le début…
Ce jeudi (21 heures), la réception de Montauban sonne le début de la phase retour et le BO est plus au clair : « On a un bloc de deux matchs, une coupure puis un gros bloc de six. On voudrait rester dans les trois premiers après les deux prochaines journées et être dans les deux à la fin des six suivantes », déclarait l’entraîneur de la mêlée Roger Ripol, ce mercredi en conférence de presse. Vu l’homogénéité toujours plus grande de ce championnat, les Biarrots savent que viser une deuxième place synonyme de qualification directe pour une demi-finale à la maison est idéal. Mais ça, c’est pour début mai. Nous sommes début janvier. Le chemin est encore long et les inconnues nombreuses avant de connaître la vraie valeur de ce cru 2022-2023.
Évidemment, on leur a parlé de cette première victoire à l’extérieur de la saison, dans la cuvette de Sapiac, le 6 octobre dernier (32-46). Patiemment construit malgré quatre essais encaissés, ce succès avait marqué la première prise de conscience de leur potentiel. Évidemment, Montauban arrive revanchard. L’affiche semble parfaite pour se remettre dans le bain ? « Ça va être capital de bien redémarrer, prévient Ripol. Nous avions gagné là-bas mais même si nous avions perdu, ils seraient venus pour faire quelque chose ici. L’année dernière, nous n’avions pas eu cette coupure des fêtes. Cette année, les joueurs n’auront pas l’excuse de la fatigue. Nous avons bien repris et bien travaillé depuis dimanche dernier. Il faut maintenant le montrer sur le terrain ».
Même impératif pour le demi de mêlée titulaire pour la dixième fois cette saison, Kerman Aurrekoetxea : « Ce match à Montauban était un match référence. Mais comme nous avions perdu juste après à domicile contre Agen (15-18), ce n’est pas là que nous avions vraiment pris confiance. Pour moi, c’est sur le dernier bloc que nous nous sommes vraiment consolidés. La victoire contre Montauban permettrait de rester sur la même dynamique. Si nous perdons, dans notre tête, il faudrait repartir et reconstruire… »
Avec plus de déplacements que de réceptions (8 et 7) sur cette phase retour, les succès à domicile pourraient être un vrai enjeu pour le BO. Pas forcément selon le technicien espagnol : « On a bien vu que tout le monde peut battre tout le monde. Et pour nous, sur certains matchs à l’extérieur, il y aura quelque chose à faire. À Aix par exemple (fin février), où le terrain sera synthétique donc bien pour notre jeu. Il y aura aussi un gros match à jouer à Colomiers. Alors on peut se focaliser sur les réceptions de Vannes et Grenoble mais si nous ne faisons pas le travail avant, on se retrouvera aussi sous pression à ce moment-là ».
Quand on évoque l’esprit de revanche des Montalbanais et l’agressivité attendue de son pack, Roger Ripol est réaliste. « Il n’y a aucune mêlée face à laquelle on se dit que ça sera plus facile. Tous les packs de Pro D2 sont costauds et agressifs. Après, les équipes et les joueurs peuvent évoluer, changer en quelques mois. Mais on sait que le socle reste. Notamment sous pression, on revient à ce qu’on sait et ce qu’on aime faire. C’est ce que nous étudions avant chaque rendez-vous en revoyant le match aller ainsi que les cinq dernières rencontres de l’adversaire », détaille l’entraîneur. Devant, rien de nouveau, donc ? Si, quand même. Le capitaine Guy Millar est éloigné des terrains pour trois mois après une déchirure du biceps gauche face à Angoulême. Son joker médical, le Géorgien Jorji Saldadze, tout juste arrivé de Béziers, sera sur le banc dès ce soir. « On va observer l’équipe mais on voit déjà des joueurs prendre encore un peu plus de responsabilités comme Baptiste Erdocio et Thomas Sauveterre. Dave O’Callaghan (capitaine ce jeudi soir) gère la touche mais aussi le message collectif. Il y a aussi Thomas Hébert qui montre toujours le bon exemple ».
Le temps où Biarritz pourra compter sur un groupe complet et opérationnel ne semble pas pour tout de suite. L’infirmerie est encore bien pleine : Soury, Augry, Dixon, Barry, El Fakir, Francoz, Millar… Mais alors que l’un des leaders vient de la rejoindre, un autre a repris l’entraînement cette semaine après avoir joué le Rugby Championship (deux titularisations sur six matchs) et la Coupe d’Automne (trois titularisations en trois matchs) avec l’Argentine : le demi de mêlée Tomàs Cubelli. « C’est un joueur qui m’inspire beaucoup, témoigne Aurrekoetxea. Rien que par sa présence ici aux entraînements. Ma motivation est de se mettre à son niveau parce que c’est un mec qui travaille beaucoup. Il y a la concurrence, bien sûr, mais si je peux apprendre tout ce que je peux de lui, je le ferai. » Il n’y a plus qu’à.