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Lors de cette trêve hivernale, Perrine Paul, présidente du TMV, aborde la situation sportive des Rebelles, les blessures, mais également l’ambition du club ou encore le futur de l’entraîneur.
Une modeste onzième place, après huit matches disputés, et un total de sept défaites pour une seule victoire en Ligue féminine de handball (LFH). Sans oublier une élimination surprise d’entrée de jeu, en Coupe de France, en Alsace face au Achenheim-Truchtersheim handball (D2F). Factuellement, lors de cette trêve de fin d’année, le Toulon Métropole Var handball n’est pas dans les clous de la huitième place ambitionnée par la présidente Perrine Paul en début d’exercice.
Pour autant, les nombreuses et récurrentes blessures n’ont pas facilité le travail du coach, Stéphane Plantin, depuis le mois d’août. En plus de la situation sportive et médicale, la présidente a évoqué – point par point – d’autres sujets importants: ambition, budget, futur de l’entraîneur, modèle du handball pro féminin menacé…
“En championnat, notre classement n’est pas bon et nous avons été rapidement éliminés en Coupe de France par un club inférieur au nôtre dans plusieurs domaines. Nous ne sommes pas encore à la moitié de saison [huit rencontres jouées par le TMV, Ndlr] mais, si l’on se réfère à l’exercice précédent, nous avions obtenu huit succès en 26 journées. Soit environ 30% de victoires. Là, nous en sommes à 12%. Mais on a également été privé d’une rencontre face à Bourg-de-Péage [le club drômois était en situation de dépôt de bilan avant sa venue à Toulon le 7 décembre] où la supposition d’une victoire n’était pas à exclure. Dernièrement, malgré deux nouvelles défaites, nous avons réalisé deux belles prestations à l’extérieur [à Brest fin novembre et à Metz mi-décembre] face à de très fortes formations. Cela démontre quand même la qualité du recrutement effectué par Stéphane Plantin pour cette saison 2022-2023.”
“J’ai confiance au staff et en l’équipe, notamment avec les bonnes séquences entrevues avant la trêve, les résultats vont suivre. Même si, à court terme, l’ambition demeure bien entendu le maintien en LFH (1). Une division dans laquelle nous évoluons consécutivement depuis plus de 15 saisons. Je souhaite donc que l’on gagne, au final, autant de matches qu’en 2021-2022. Avec des joueuses combatives, engagées, dotées du goût de l’effort, de surcroît à la maison.”
“Concernant l’infirmerie, nous ne sommes pas exceptionnellement plus touchés que les autres équipes. Les staffs médical et sportif œuvrent en ce sens pour éviter ou réduire le risque de blessures. Et le travail de l’individualisation de la préparation physique s’avère, selon moi, essentiel. Même si les aléas liés au hand de haut niveau existent.”
Quid des problèmes de communication entre les deux staffs? “Celle-ci a été compliquée mais, désormais, chacun a entendu ce que l’autre attendait. Un médecin (2), épaulé par des kinés, pilote la partie médicale et demeure en lien avec le coach et le préparateur physique. Aujourd’hui, à ma demande, ils collaborent.”
“On fera les comptes à la fin de cet exercice, mais nous avons une équipe toujours capable d’atteindre la huitième place visée en début saison. Même si, pour l’instant, notre rendement reste en dessous de nos attentes.”
“Stéphane Plantin, qui était en fin de contrat en juin 2023, ne sera pas reconduit et je le lui ai dit [mi-novembre]. Au final, on aura passé deux ans et demi ensemble, avec de bons comme de moins bons moments. C’est le lot de tous les couples président-entraîneur dans le sport de haut niveau. Dès son arrivée, nous avons salué son recrutement. Et le maintien obtenu peu de temps après sa mise en place [en février 2021, en remplacement de Laurent Puigségur], qui était loin d’être acquis, a été une réussite. Mais, ensuite, l’alchimie a difficilement fonctionné et les équilibres s’avéraient parfois précaires. Nous n’avons pas trouvé de terrain d’entente pour repartir sur un nouveau projet.”
“Nous avons clôturé notre première année de groupement sportif avec une double gouvernance: association et société. Et jusqu’à aujourd’hui, celle-ci se fait en concertation, la santé de l’un ne va pas sans la santé de l’autre. Au 30 juin 2022, nous avons présenté une situation comptable positive. Alors quand j’entends que l’on est en difficulté financière… Non, j’ai l’obligation d’avoir une gestion en bon père de famille, une gestion des plus sincères et des plus raisonnables.”
De quoi se trouver à l’abri des récentes situations rencontrées par Bourg-de-Péage, Fleury (liquidation judiciaire en D2F) et Mérignac (pénalisé sportivement en LFH avec un retrait de neuf points à cause d’un lourd déficit financier)…
“Parfois, nous pouvons être taxés d’avoir un manque d’ambitions. Aujourd’hui, nous avons l’ambition qui correspond à notre capacité financière (3). Les clubs de hand professionnels féminins dépendent – presque tous – du soutien public, que je tiens d’ailleurs à saluer en ce qui nous concerne (4). La situation du modèle auquel on voudrait aspirer (les droits télé, le marketing, le sponsoring, le ticketing, la Ligue, etc.) ne produit pas, pour l’instant, les effets escomptés. Cela ne développe pas l’économie du handball féminin.”
1. Malgré le forfait de Bourg-de-Péage, il y aura une autre relégation en 2e division.
2. La convention de coopération entre le TMV et l’hôpital Sainte-Musse perdure.
3. Avec 1,709268 million d’euros de budget selon la LFH (1,685000, dixit la présidente).
4. La commune, la métropole TPM, le Département et la Région.
Depuis le début de saison – et déjà lors de l’exercice précédent –, plusieurs sources évoquent “une ambiance pesante“, “une communication interne très difficile” ainsi qu’une “fracture grandissante” entre les différents secteurs (sportif, administratif, association) du Toulon Métropole Var handball.
“Dans le cadre de mon master entraînement et optimisation de la performance sportive, je désirais mettre en place mon stage d’études sur l’équipe, en accord avec le coach et en complément du travail du préparateur physique, explique Chrystal Bélard, ex-analyste vidéo et statistiques des Rebelles (1). Cela concernait notamment des sujets comme le sommeil ou encore l’alimentation. Une idée plutôt bien reçue par le club en mai dernier, mais cette saison, après réflexion, la présidente a estimé que ce projet relevait du domaine médical. Dès ce moment-là, il a été très difficile d’obtenir ne serait-ce qu’une réunion avec le staff médical. Au-delà de ma passion pour ce sport et ce club, cette décision mettait en jeu mon avenir professionnel et j’ai préféré arrêter – à contrecœur pour les filles et le staff sportif – fin septembre.”
Chrystal Bélard, également ex-coache d’équipes jeunes, avait suivi une formation grâce au club, accumulé de l’expérience sur le tas en démarrant cette fonction d’analyste il y a plusieurs années, auprès de l’entraîneur Sandor Rac, et également pris l’initiative de peaufiner ses connaissances du côté des garçons du Montpellier handball cet été.
Autre secteur et autre départ, en cours de procédure judiciaire cette fois, celui d’un partenaire (également actionnaire de la SASP) du club mécontent. Fenêtre sur l’avenir, entreprise de menuiserie et de couvertures automatiques de piscine, basée à La Valette, également associée du TMV, avait déjà failli quitter le TMV en avril. Samuel David, P.-D. G. fondateur de cette PME, va désormais franchir le pas pour plusieurs raisons: “L’engagement du club, sa direction, sa gestion humaine et financière, son image… Cela ne correspond plus aux valeurs de mon entreprise.“
À titre individuel, il affirme vouloir rester président des Roucoulettes de la rade et compte bien poursuivre l’animation de ce club de supporters pour apporter un soutien moral aux joueuses. Deux témoignages auxquels la présidente n’a pas souhaité ajouter de commentaires.
Dernier cas notable, le départ de Melvin Vial, ancien responsable marketing et billetterie du TMV et ex-salarié du club. Son travail avait notamment permis l’amélioration de la gestion de la billetterie en ligne grâce à une offre segmentée, plus simple, rapide et efficace.
1. Cette ancienne prestataire de services du TMV est désormais responsable bien-être et performance du Rugby club TPM (élite 2 féminine) et va rejoindre Plan-de-Cuques (LFH) comme analyste vidéo en janvier.
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