Quelques jours avant de présenter le budget de l’année 2022 lors du dernier conseil d’administration de l’année, Frédéric Sanaur, directeur général de l’Agence nationale du sport (ANS), ne cache pas sa satisfaction. Alors que les critiques n’ont pas totalement cessé sur le rôle et les moyens attribués à l’agence, elle pourra s’appuyer sur des crédits de 451 millions d’euros en 2022, contre 380 millions cette année.
« On a plusieurs objectifs à travers ce budget 2022. D’abord d’engager de la manière la plus forte possible le déploiement d’Ambition bleue sur la haute performance et le haut niveau. Ça veut dire installer les cellules haute performance 2024 », détaille Frédéric Sanaur, en précisant qu’une dizaine de fédérations ont déjà constitué ces cellules destinées à décrocher des médailles en 2024. Les crédits destinés au haut niveau passent ainsi de 104 millions d’euros en 2021 à 118 en 2022.
« C’est un levier supplémentaire pour accompagner les contrats de performance des fédérations, engager le plan coach 2024 (annoncé par Claude Onesta manager de la haute performance au sein de l’ANS), mieux aider des athlètes du cercle de haute performance », poursuit le directeur général avant d’ajouter : « Le dernier axe d’Ambition bleue, ce sont les maisons régionales de la performance ». Ces maisons sont destinées à accompagner les athlètes au quotidien en région et la première a été inaugurée à l’automne dernier au CREPS (centre de ressources, d’expertise et de performance sportive) de Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine.
L’augmentation du budget de l’ANS résulte mathématiquement du plan de 200 millions d’euros annoncé en octobre par le président Emmanuel Macron pour rénover ou construire 5 000 équipements de proximité d’ici 2024, qui vont transiter par les comptes de l’agence à raison de 100 millions en 2022, 50 en 2023 et autant en 2024. « On a identifié les différents types d’équipements, demandé aux fédérations de nous faire des projets, calculé les volumes financiers sur chacun des équipements et on concerte les collectivités territoriales. La volonté est que les fédérations se structurent via les équipements sportifs qu’elles vont pouvoir animer, tout cela se fait en lien avec les territoires », détaille Frédéric Sanaur.
Plusieurs d’entre elles avaient déjà leur plan comme les fédérations françaises de hand et de basket ou encore de judo. La FFJDA a inauguré en octobre à Nanterre (Hauts-de-Seine) le premier de ses 1 000 dojos de proximité dans les cités. L’ANS est en passe de signer une convention avec la fédération pour participer au financement des 999 autres.
En 2022, ce sont ainsi entre 2 000 et 2 500 équipements qui seront construits ou rénovés grâce à ces crédits. Le prix moyen de 40 000 euros, établi en divisant le nombre d’équipements par l’enveloppe globale, ne sera pas forcément la norme. « On pourra faire le grand écart en finançant aussi bien la construction de 4 tables de tennis de table dans un parc public tout comme la construction d’une salle sportive connectée de basket », ajoute Frédéric Sanaur.
Un « grand écart » de 10 000 à 1 millions d’euros sachant que le dispositif permet de financer entre 50 et 80 % du projet, 100 % en Outre-mer. « La fourchette devrait s’établir entre 10 000 et 500 000 euros », précise l’ancien directeur général de la Fédération française d’athlétisme qui balaie le reproche d’un plan qui arrive un peu tard.
« En 2021, on a déployé le plan de relance et ce programme inédit arrive à un moment où on est prêt à le déployer. On voit bien que si l’on veut redonner du souffle au développement du sport en France, après une période et un contexte sanitaire compliqué pendant plusieurs mois, ces équipements de proximité vont venir booster la pratique sportive du quotidien et c’est très positif », insiste-t-il.
« On va demander pour chaque projet d’équipement une convention d’utilisation entre les collectivités, les écoles, les associations sportives afin de garantir des créneaux en accès libre pour que l’on puisse pratiquer de manière organisée mais aussi venir seul, avec ses copains ou ses collègues, son club de retraités… », poursuit le directeur qui dit continuer à travailler sur le financement d’équipements plus importants et plus coûteux comme les gymnases, les stades, les piscines.