L’Aviron figure à une belle 7e place, invaincu à Jean-Dauger en Top 14. Ce sont des débuts rêvés pour vous.
« On aurait signé tout de suite. Pour un promu c’est un bon début de saison mais le chemin est long, je connais la difficulté du Top 14. On est focalisé sur le championnat d’en bas, celui du maintien. […] Des gens disent qu’on peut rêver mieux que 7e, mais non, ce serait brûler les étapes. On joue le maintien, le chemin est encore long. »
Auriez-vous imaginé un tel début de saison ?
« Jamais on aurait pu imaginer, quand on voit les écuries qu’il y a dans ce Top 14. Les équipes en face nous ont peut-être un peu pris de haut. On est aussi parvenu à ne pas perdre chez nous, c’est très important pour une équipe qui joue le maintien. On construit, on essaie d’avancer mais ce n’est pas une finalité. »
Vous avez vite endossé ce costume de leader. On a l’impression que vous êtes Bayonnais depuis plusieurs saisons. Qu’est-ce qui fait que cela fonctionne si bien ?
« Mon intégration s’est très bien passée. Il y a aussi eu beaucoup de changements à l’intersaison, que ce soit dans l’effectif ou dans le staff. Tout le monde a fait en sorte que tout fonctionne vite. Les résultats font aussi que cela se passe bien, nous sommes dans une bonne dynamique. On aura des…
L’Aviron figure à une belle 7e place, invaincu à Jean-Dauger en Top 14. Ce sont des débuts rêvés pour vous.
« On aurait signé tout de suite. Pour un promu c’est un bon début de saison mais le chemin est long, je connais la difficulté du Top 14. On est focalisé sur le championnat d’en bas, celui du maintien. […] Des gens disent qu’on peut rêver mieux que 7e, mais non, ce serait brûler les étapes. On joue le maintien, le chemin est encore long. »
Auriez-vous imaginé un tel début de saison ?
« Jamais on aurait pu imaginer, quand on voit les écuries qu’il y a dans ce Top 14. Les équipes en face nous ont peut-être un peu pris de haut. On est aussi parvenu à ne pas perdre chez nous, c’est très important pour une équipe qui joue le maintien. On construit, on essaie d’avancer mais ce n’est pas une finalité. »
Vous avez vite endossé ce costume de leader. On a l’impression que vous êtes Bayonnais depuis plusieurs saisons. Qu’est-ce qui fait que cela fonctionne si bien ?
« Mon intégration s’est très bien passée. Il y a aussi eu beaucoup de changements à l’intersaison, que ce soit dans l’effectif ou dans le staff. Tout le monde a fait en sorte que tout fonctionne vite. Les résultats font aussi que cela se passe bien, nous sommes dans une bonne dynamique. On aura des moments durs dans la saison et il faudra qu’on sache comment s’en sortir. »
Comment abordez-vous ce match de vendredi à Pau ?
« C’est la première fois que je vais le vivre. Pour Bayonne, le seul derby qui vaille c’est contre Biarritz. C’est un match comme un autre, on va l’aborder normalement. Il va y avoir du monde, cela reste un match à l’extérieur, on va essayer de rivaliser. Si on a une victoire, cela serait super pour Noël mais on sait que les Palois sont sur une très bonne dynamique. Ils ont eu cette défaite contre le Stade Français et derrière ils ont su très bien réagir. »
Vous n’avez donc aucun regret d’avoir quitté Clermont pour revenir au pays ?
« On s’était posé la question avec ma femme, cela faisait un moment que l’idée de me rapprocher me trottait dans la tête. Ce n’est pas un choix par dépit, sportivement j’ai encore envie de jouer, de prendre du plaisir et de vivre de belles choses. Pour le moment, je vis de belles choses dans un club qui se construit, qui a envie de grandir, avec un public incroyable. »
À quel moment vous est venue cette idée ?
« Le déclic est venu au retour de la Coupe du monde 2019. J’ai souvent dans les saisons un moment de creux, une période compliquée où j’en ai marre du rugby. Cela faisait 2-3 ans que j’avais ça dans la tête. C’est un tout, ma femme est originaire du même village que moi, on a vécu notre jeunesse ici, on est content que nos enfants puissent vivre ici, dans un environnement que l’on connaît entre guillemets, puisqu’on est plutôt originaire des terres. Il y a tout pour être heureux ici. »
Avez-vous déjà embrassé, à nouveau, les coutumes locales ?
« J’aime tous les sports et j’ai pratiqué la pelote étant petit, je faisais toujours les tournois dans les petits villages autour de chez moi. Je l’ai perdue, puisque en partant à Clermont je n’ai pas trouvé beaucoup de trinquets. Mais quand je revenais on jouait toujours avec des potes. Aujourd’hui, c’est forcément plus facile, je prends plaisir à en faire. Dès qu’il y a une petite fenêtre, ça me fait du bien à la tête de faire autre chose. »
Le basco-béarnais Arthur Iturria, votre ancien coéquipier à Clermont, va vous rejoindre la saison prochaine à l’Aviron, avez-vous participé aux négociations ?
« Ce n’est pas mon domaine mais forcément que je suis intervenu dans les discussions, Arthur c’est mon pote, on a une relation particulière. L’Aviron c’est son club, il a joué jeune ici, c’est quelque chose qui le travaillait, il savait que quoiqu’il arrive il reviendrait ici. Je suis intervenu parce qu’il fallait que les différents partis se rencontrent, il ne fallait pas que l’on passe à côté de cette opportunité. Le club a très bien fait son boulot, il a su être réactif et convaincant. »
Le contingent du 64 va être encore un peu plus renforcé. Ce côté terroir, n’est ce pas aussi ça la réussite de l’Aviron ?
« C’est important, cela se construit sur le long terme. C’est facile de dire « on va faire revenir tous les joueurs qui ont été formés dans le 64 », tout ça ce sont de beaux discours mais l’important c’est de réussir à le faire. Aymeric Luc, Charles Ollivon, Anthony Etrillard, Baptiste Chouzenoux, la liste est longue mais il y a des contextes familiaux et sportifs à respecter. Tout dépend du niveau du club, s’ils sont partis c’est qu’ils aspiraient à jouer au plus haut niveau.
J’espère que l’Aviron va arrêter de faire le yoyo pour garder ses meilleurs jeunes, construire et viser plus haut. Le club fait tout pour, on peut le voir avec ce stade, le centre d’entraînement. Nous, il faut qu’on fasse le job sur le terrain pour que, étape par étape, ce club grandisse et connaisse les sommets. Il y a tout pour réussir, toute une ville derrière, une culture rugby très forte. »
Étant un joueur basque à l’Aviron Bayonnais, on imagine que vous avez une pression supplémentaire.
« Oui forcément. Mais j’ai eu la chance de vivre des choses incroyables dans ma carrière. C’est surtout une fierté de jouer ici, surtout quand tu es du coin. J’ai envie de bien faire mais l’important, c’est qu’on donne tous le meilleur de nous-mêmes. Des matches de merde on va en faire mais il faudra passer outre. On sait que c’est une pression particulière, je suis les matches de l’Aviron depuis longtemps, je sais que le public est exigeant. L’année dernière, ils se sont fait siffler un paquet de fois à la mi-temps alors que l’équipe gagnait. »
Quel était votre club de cœur dans votre jeunesse ? Le Pays basque était assez partagé entre Biarritz et Bayonne.
« Il n’y en avait qu’un, c’était Mauléon. Cela restera toujours mon club de cœur. Je n’avais pas de préférence entre Biarritz, Bayonne ou Pau, les trois clubs locaux. J’étais fan de Richard Dourthe donc je suivais surtout l’équipe dans laquelle il jouait. Après, forcément je suis venu voir des matches à Jean-Dauger quand j’étais petit, mais aussi à Biarritz, à Pau, à Dax, je suis un passionné de rugby. C’est vrai que Biarritz a eu sa grande époque, le stade était plein à craquer, ils ont été champions, c’était une belle équipe mais en termes d’ambiance, les souvenirs sont à Bayonne. C’est le club qui m’a le plus marqué. »
Combien d’années vous voyez-vous évoluer en tant que joueur professionnel ?
« J’ai signé un contrat de 2+1. Il me reste la saison prochaine, l’année en option, ce sera ma décision et celle du club. On verra comment je suis, comment on est. Après, il ne faut pas mentir, je ne suis pas l’avenir de l’Aviron. Je ne sais pas de quoi l’avenir est fait, je touche du bois qu’il n’y ait pas de blessure. Pourvu que ça dure. »
C’est la question que toute la Soule se pose, est-ce qu’on vous reverra un jour avec le maillot de Mauléon ?
« Je me suis posé cette question, j’ai eu une discussion avec ma femme. Je ne suis plus tout seul maintenant, j’ai une femme avec trois enfants en bas âge. Je ne sais pas quand ma carrière va se terminer, cela se fera étape après étape. Mais aujourd’hui la réponse serait plutôt non, je ne rejouerai pas sous le maillot rouge et blanc.
Si je le fais, c’est pour jouer avec mes potes. Cela aurait été jouissif mais c’est encore trop tôt pour en parler et mes potes ont déjà arrêté pour la plupart. Je pense qu’ils ne s’y remettront pas. Je suis encore dedans mais eux, si je leur dis dans trois ou quatre ans de reprendre, qu’il faut rechausser les crampons, s’entraîner le mardi, le mercredi soir, je ne suis pas sûr que cela leur plaira. J’aime le club de Mauléon, je suis de près les résultats, mais y rejouer ce sera très compliqué. »
Pensez-vous à votre après-carrière ?
« J’y pense, je sais que c’est bientôt la fin. Je suis passionné par ce sport. Je vais passer mes diplômes d’entraîneur, je veux essayer mais je ne suis pas sûr d’être fait pour ça. Ce n’est pas parce que tu as joué au rugby à haut niveau que tu es un entraîneur de haut niveau. Jouer et transmettre, c’est complètement différent. Dans un club, il y a plein de choses à faire, j’ai la chance de jouer à l’Aviron, qui a envie de grandir donc… Si on veut de moi et que j’en ai envie, pourquoi pas l’aider. »
Vous avez connu le rugby pro sur le tard, sans passer par les cases centre de formation, pôle espoirs ou sélections de jeunes. Vous êtes arrivé à Bordeaux à 20 ans, alors que vous jouiez à Mauléon en Fédérale 1. Comment s’est passée cette acclimatation ?
« J’arrive à Bordeaux en 2010, ce n’est pas facile. J’ai vécu des moments très compliqués, je sortais de l’amateurisme complet. On s’entraînait trois fois par semaine à Mauléon, je ne m’entraînais que deux fois par semaine car j’étais étudiant à Dax. La bascule a été dure, l’entraînement tous les jours, la musculation, je ne savais pas ce que c’était. L’hygiène de vie ce n’était pas ça. On mange bien chez nous, l’alcool… Rien de très professionnel.
J’ai eu la chance d’arriver à Bordeaux et de croiser Ludovic Loustau (préparateur physique, ndlr). Aujourd’hui je dis que cela a été une chance, mais sur le moment ce n’était pas rigolo du tout. Si j’ai pu faire cette carrière, franchir le cap, c’est grâce à lui. Même s’il m’a fait bosser, il a fait les choses intelligemment. Je me rappelle la première prépa avec le groupe pro à Bordeaux, je n’ai pas pu la faire en entier. Je me souviens, le run and bike (course et vélo, ndlr), je n’ai fait que du bike. Il a su me faire des entraînements adaptés. Il fallait que je perde du poids. Je me suis accroché. Heureusement que j’avais ma femme avec moi à Bordeaux, sinon mentalement cela aurait été trop dur. Je remercie toutes ces personnes qui m’ont permis d’avoir cette carrière. »
Aujourd’hui, êtes-vous fier de tout ce chemin parcouru ?
« On m’aurait dit, il y a treize ans que j’aurais fait cette carrière, j’aurais signé tout de suite. Je suis un passionné mais le monde pro, pour moi, c’était incroyable. Étape par étape, j’ai pu connaître tout ça. Il y a une certaine fierté. »
Quels sont les moments de votre carrière qui vous rendent le plus fier ?
« Il y a deux énormes fiertés. D’abord, le Brennus (remporté en 2017 avec Clermont, NDLR), c’est le summum pour moi, passionné de rugby depuis tout petit. Après, l’autre summum c’est d’avoir eu la chance de jouer en équipe de France et par-dessus tout de faire une Coupe du monde. Il n’y a rien de plus beau. »
Malgré tout, y a-t-il des regrets avec l’équipe de France ? L’impression d’être né un peu trop tôt ?
« Oui il y a des regrets sur mes stats de victoire en équipe de France. Mais il n’y a aucun regret d’avoir joué à cette époque-là. On avait une très bonne génération aussi, ce sont plein de choses qui ont fait que cela s’est moins bien passé qu’aujourd’hui.
Ils ont une très belle génération mais ce n’est pas que ça, il y a tout un groupe, tout un staff qui fonctionnent bien. C’est tant mieux pour eux, j’espère qu’ils vont encore connaître de très bons moments. »
Vous avez accompagné cette nouvelle équipe de France lors de la Coupe du monde 2019. C’est fini aujourd’hui pour vous le XV de France ?
« Oui c’est fini. Il y a qu’à regarder les matches. Avant, c’était la pénurie des 10, maintenant on peut en citer plein… Jalibert, Ntamack, Berdeu, Carbonel, Hastoy, la liste est longue. Il y a de très bons joueurs à mon poste, j’ai fait mon temps. »
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