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Auréolé du titre de champion de Pro D2, l’Aviron Bayonnais retrouve le Top 14 cette saison. Le club veut enfin s’installer dans l’élite du rugby et, à terme, monter en puissance grâce notamment à ses nouvelles infrastructures. Son Président, Philippe Tayeb fait le point pour France Bleu Pays Basque.
L’Aviron Bayonnais reçoit l’Union Bordeaux-Bègles ce samedi 20 août (20h), en match de préparation, pour se donner un “avant-goût de Top 14”. Seul promu dans l’élite cette saison, le champion de Pro D2 pourrait jouer là son dernier match dans un stade à la capacité réduite. Le président du club ciel et blanc table en effet sur l’ouverture de la nouvelle tribune sud dès le premier match de championnat à domicile, le samedi 10 septembre, contre le Racing 92 (17h).
D’ici la fin de l’année, l’Aviron Bayonnais aura ainsi achevé le vaste plan de rénovation du stade Jean-Dauger et la construction de l’”AB Stadium”, le centre de formation, et de l’”AB Campus” , le centre de performance, qui doivent lui permettre de se développer financièrement et sportivement. Le président du conseil d’administration, Philippe Tayeb se montre confiant dans l’avenir du club. Interrogé par France Bleu Pays Basque, il affiche ses ambitions à court et moyen terme.
Philippe Tayeb : Oui, normalement, nous devrions pouvoir avoir du public pour le Racing, sous réserve de validation de la commission de sécurité. Mais seulement le grand public parce que tous les espaces d’hospitalité et toute la partie technique, presse, vestiaires et médical ne sera livrée qu’en fin d’année.
Oui, il y a de l’attente. La capacité actuelle est de 10.500 places assises, demain elle sera de 14.000. Les entreprises engagées sur ce projet travaillent dur, elles mobilisent beaucoup de personnel, en mettant beaucoup de moyens, parce que nous avons quand même des exigences, nous avons fait des demandes importantes. Nous pouvons être fiers d’avoir porté un projet aussi important avec 27 ou 28 intervenants locaux. Il y a également le futur centre d’entrainement qui se profile. A la fin du mois, les joueurs pourront rentrer sur la partie pro (le reste d’ici la fin de l’année, ndlr).
Normalement, il n’y aura pas de préjudice, si la météo est clémente. Les entreprises du bâtiment, au mois d’août, sont plus en congés qu’en activité, mais chez nous elles vont travailler dur pour nous livrer cette tribune pour la réception du Racing.
Oui. Nous sommes dans une économie réelle avec la participation de toutes les composantes du club, c’est à dire abonnés et supporters, partenaires, institutions. Nous avons également obtenu l’accord de nouveaux partenaires et un effort financier important des partenaires actuels ainsi que du conseil d’administration pour nous permettre de construire ce budget de 21,5 millions d’euros. Demain, c’est 1000 hospitalités supplémentaires. Quand nous voyons l’économie que ça va nous permettre de générer et surtout de ne pas avoir des zones de risques avec un partenaire ou un actionnaire important dans le club qui pourrait demain déséquilibrer, en cas de retrait, toute une histoire. C’est pour ça que notre modèle économique aujourd’hui est vraiment celui que nous souhaitons, « un club populaire ». C’est vraiment une fierté d’être le président d’un club comme ça, avec cette importance du terroir et des familles qui nous soutiennent. Si vous n’avez pas des personnes comme nous pouvons en avoir au conseil d’administration, nous n’aurions jamais pu lever les fonds nécessaires à la construction d’AB Etxea.
Je crois que le potentiel local, c’est 23 à 24 millions. C’est ce que nous allons pouvoir aller chercher, avec bien entendu l’arrivée de nouveaux partenaires et les efforts de l’ensemble des composantes et des membres de l’Aviron Bayonnais. Au-delà, ça me paraîtra très très compliqué. Mais la chance que nous avons, c’est que lors de la saison 2024-2025, le salary cap va baisser à 10 millions d’euros. Et nous, si nous arrivons avec nos 23/24 millions (de budget), on sera peut-être aux alentours de 9 millions et demi dans le salary cap et on viendra se mettre au niveau des autres équipes du Top 14. Mais avec une particularité : c’est Bayonne, c’est la région, c’est le Pays basque, c’est l’environnement et cette ferveur qu’il y a autour du club. Maxime Machenaud et Camille Lopez (les deux internationaux français recrutés cette saison, ndlr) ont dit “on a signé à Bayonne pour vivre cette ferveur”. Ils avaient la possibilité de rester ou d’aller dans d’autres clubs, peut-être un peu plus aguerris sur le haut du tableau.
Cette année, nous allons arriver dans la division avec beaucoup d’humilité. Nous sommes les seuls à monter. Il n’y a pas de petites équipes. Aujourd’hui, c’est d’abord viser ce maintien, stabiliser ce club dans le Top 14. Après, c’est commencer à travailler sur la formation avec beaucoup de jeunes et surtout aussi, j’espère, le retour de certains talents qui doivent revenir au club. Ils le souhaitent je crois. Et surtout, nous allons avoir les moyens de les faire revenir structurellement et financièrement et de discuter peut-être avec eux de la reconversion professionnelle de ces grands joueurs*.
C’était le début du projet, arriver à construire un lieu de vie, surtout un centre d’entraînement de haut niveau. C’est 4.000 mètres carrés avec une halle couverte. Les professionnels vont y rentrer à la fin du mois. Et puis, petit à petit, nous allons ouvrir différentes étapes de cet AB Campus. Un outil de cette dimension dans Jean-Dauger, au centre-ville, grâce à l’appui des pouvoirs publics que je remercie, et tout particulièrement Jean-René Etchegarray notre Maire. Aujourd’hui, Bayonne a pris une dimension de club sérieux, de club en construction. A la fin de l’année, tout le monde pourra rentrer, avec la section féminine, le centre de formation, les professionnels qui auront accès à tous les espaces. Je crois que nous aurons vraiment tout pour, je l’espère, se maintenir dans cette division, mais nous ne sommes jamais certains de rien. C’est pour ça que quand on me pose la question “est ce qu’on a bien recruté ?” Je dis : “on le verra le 27 mai”.
Un président doit présider, un entraîneur doit entraîner, les joueurs doivent jouer. Moi, je reste dans mon rôle de président. Le staff souhaite commencer la saison avec l’effectif actuel. Ce serait faire offense aux joueurs qui sont là de dire qu’on n’est pas bien à droite, à l’arrière ou au milieu. Il y a des joueurs qui ont signé, un effectif de 42 joueurs, avec 18 recrues et sûrement, l’arrivée de deux joueurs supplémentaires pour étoffer cet effectif. Il faut laisser débuter la saison et puis nous verrons où nous avons des lacunes et à ce moment-là, le staff sera capable de nous solliciter pour faire venir d’autres joueurs. Mais c’est eux qui sélectionnent les joueurs, c’est eux qui recrutent. La direction est là pour fournir le maximum de moyens pour la réussite sportive.
Oui, c’est d’abord une obligation parce que nous avons une formation aujourd’hui qui fait partie des cinq ou six meilleures françaises chaque année et qui prouve que les joueurs sont au rendez-vous. Cette année, nous allons avoir entre douze et quatorze éléments formés au club qui feront partie de l’effectif sénior. Et aussi des joueurs que nous sommes allés chercher dans des clubs voisins comme Mauléon, avec Erbinartegaray et Orabé. Je trouve que c’est bien et c’est comme ça que l’Aviron arrivera à s’installer, à durer dans le Top 14.
Je comprends ceux qui sont partis parce que nous ne répondions pas aux attentes du haut niveau. Aujourd’hui, nous pouvons leur dire que oui, nous allons répondre aux attentes du haut niveau. Et ce malgré certaines personnes qui critiquent, se sont opposées ou ont continué à vouloir s’opposer à l’évolution du club, je crois qu’il faut quand même regarder le travail qui a été fait depuis quatre ans. J’espère que ces gens-là se reconnaîtront parce qu’ils n’ont pas été très sympathiques à notre égard, à mon égard. Les personnes passent, mais l’institution doit rester prioritaire. C’est pour ça que j’espère que ces gens-là, je les appelle “ les maîtres de conférences du centre-ville de Bayonne”, vont revenir à la raison et arrêter de critiquer ce club et ses dirigeants.
Il est important aussi de signaler que cette année, le club va sortir excédentaire sur la partie financière. La DNACG a validé notre budget fin juin. Aujourd’hui, l’Aviron se porte bien à tous les étages. Maintenant, il faut que les gens nous laissent travailler dans la sérénité parce que perdre du temps pour des choses futiles ou nocives, ça devient fatigant.
*Parmi les joueurs en activité passés par le centre de formation de l’Aviron Bayonnais, on peut citer Charles Ollivon, le capitaine de Toulon et du XV de France lors de la dernière tournée estivale au Japon_,_ Anthony Etrillard, talonneur du RCT, Baptiste Chouzenoux, 3e ligne du Racing 92, Martin Laveau, ailier de Castres, Max Spring, arrière du Racing 92, sélectionné pour la première fois cet été au Japon avec le XV de France ou encore Matéo Garcia, demi d’ouverture et Ugo Boniface__, pilier gauche qui ont rejoint l’Union Bordeaux-Bègles.
Bayonne a annoncé l’arrivée ce vendredi de Olajuwon Noa , flanker samoan âgé de 32 ans (1,93m ; 112 kg). Le troisième ligne signe sur les bords de Nive pour une saison, plus une en option, en provenance des Sharks de Durban. Il a cinq sélections avec les Samoa, la première en juin 2021 lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2023, contre les Tonga.
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