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L’ancien deuxième ligne du XV de France, Abdelatif Benazzi part ce mercredi au Qatar aux côtés d’Emmanuel Macron pour assister à la demi-finale entre les Bleus et le Maroc, son pays natal. Il demande aussi à Bernard Laporte de démissionner et réclame de nouvelles élections à la fédération de rugby.
Abdelatif Benazzi incarne la France, des couleurs qu’il a portées lors de trois Coupes du monde et huit tournois des Six (et Cinq) Nations, 78 sélections dans les années 1990. Mais l’ancien troisième ligne du SU Agen, formé à Cahors, est aussi issu d’une famille marocaine, pays qui l’a vu naître. Ce mercredi 14 décembre, il s’apprête à s’envoler dans l’avion présidentiel, direction le Qatar pour suivre avec Emmanuel Macron cette demi-finale de coupe du monde de football entre la France et le Maroc. Interview.
France Bleu Occitanie : Comment s’est organisé ce voyage aux côtés du président ?
Abdelatif Benazzi : Écoutez, à tout hasard, j’ai reçu un coup de fil lundi du protocole du président de la République, me demandant de me tenir prêt pour partir avec le président. Bien évidemment, c’est un honneur et une fierté d’avoir la confiance du président, d’être à côté de lui pour cette rencontre ô combien symbolique.
J’imagine que ça va être difficile pour vous de choisir entre la France ou pour le Maroc ?
Moi je suis gagnant dans tous les cas ! Au delà du match et de l’enjeu de cet événement footballistique mondial, ce qui est intéressant c’est cette rencontre symbolique et cette fête, cette demi-finale fabuleuse entre deux nations qui se connaissent très bien. La France vit au Maroc, le Maroc vit en France. Ce sont des relations millénaires depuis très longtemps. Il y a une relation vraiment fraternelle. J’ai eu le privilège d’accompagner Jacques Chirac au Maroc dans un voyage officiel, Nicolas Sarkozy aussi. Chaque fois qu’il y a des rencontres entre la France et j’ai le privilège d’être présent et j’ai mesuré combien nos relations sont très très fortes. Donc c’est un moment de fête qu’il faudra savourer. C’est sûr que footballistiquement, ça va être très dur pour les Marocains face à l’équipe de France archi-favorite et même si ils ne sont pas là par hasard. Ne me demandez pas qui je suis. C’est comme si j’ai choisi entre mon père et ma mère. Moi, j’aime les deux nations. J’ai cette double culture que j’ai adoptée depuis très longtemps.
Ce match peut-il renforcer les liens entre le Maroc et la France ? Est-ce que vous, en tribune, vous allez aussi contribuer à ça, à de la diplomatie finalement ?
Si je suis le trait d’union entre les deux nations, j’en suis encore plus honoré. Je suis très copain avec Didier Deschamps que je connais, c’est ma génération, Zidane, Dugarry. Quand on se préparait à Clairefontaine, parce que je n’ai pas connu Marcoussis, nous étions en face des footballeurs. je n’ai pas connu Marcoussis. Et le côté marocain, je connais pratiquement tous les joueurs puisque même l’entraîneur est né en France, à Corbeil-Essonnes. Il a la culture aussi française, même s’il défend les valeurs du Royaume du Maroc. Certains joueurs français sont mariés avec des Marocaines. Quand on voit M’Bappé rendre visite à Hakimi à son hôtel, il y a une amitié profonde. Je n’ai aucune inquiétude vis-à-vis de la polémique politicienne.
Craignez-vous justement des débordements en France ?
Pas du tout, je suis persuadé que cela va être une énorme fête, tout le monde est gagnant. Arrêtons d’allumer des mèches. Plus vous froissez les personnes, plus vous les accusez d’être des agresseurs, plus ils agresseront. Sur des foules de 20.000 personnes, il y a toujours des idiots. Moi-même, le week-end dernier après les victoires de l’équipe de France de l’équipe marocaine, j’étais à Agen, au milieu de ces drapeaux français et marocains, c’était la fête. Et je suis sûr que ce soir, ce sera la fête, et que le match renforcera les rapports entre ces deux pays.
Une dernière question sur l’actualité rugby avec la condamnation hier de Bernard Laporte. Vous étiez sur la liste de son opposant Florian Grill il y a deux ans. Souhaitez-vous qu’il démissionne de présidence de la fédération ?
Oui, il faut qu’il soit digne. Cela fait cinq ans que tout le monde attend cela, même si les équipes de France marchent très bien. Mais la gouvernance battait de l’aile. Bernard Laporte était montré du doigt. Il est condamné désormais, la justice a fait son travail. La ministre lui demande de quitter la fédération. Il doit le faire. Je le connais bien, il a même assisté à mon mon mariage. C’est un grand entraîneur, il a fait de grandes choses avec les Bleus et avec Toulon. Mais la gouvernance, ce n’est pas fait pour lui, il ne doit pas s’accrocher à ce poste-là. Il doit partir la tête haute. Le comité directeur qui l’a soutenu doit aussi prendre ses responsabilités. Il faut redonner al, parole aux clubs, ils ont été lésés, Bernard Laporte leur a menti. Je réclame de nouvelles élections le plus tôt possible, à l’approche de la coupe du monde 2023.
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