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La coupe du monde de rugby féminin commence ce week-end en Nouvelle-Zélande. S’il n’y a pas de Catalanes parmi les joueuses, il y en a une en tant qu’arbitre : Doriane Domenjo.
En un an, tout s’est accéléré pour Doriane Domenjo. On avait parlé d’elle en décembre dernier pour une polémique, bien malheureuse et bien malgré elle, à Aimé-Giral. Elle avait été victime d’injures sexistes alors qu’elle était cinquième arbitre du match de Top 14 USAP-Castres.
En 2022, elle dirige sa première finale du championnat de France de rugby féminin (Toulouse-Blagnac) et dans la foulée, elle devient arbitre pour cette saison de Fédérale 1. Entre temps, la belle nouvelle pour elle est tombée : elle fait partie des deux arbitres sélectionnées pour représenter la France sur la Coupe du monde en Nouvelle Zélande.
Après s’être remise du décalage horaire, depuis Auckland, elle savoure son plaisir de se retrouver au cœur de cette grande compétition : “C’est une récompense pour tout le travail que j’ai pu fournir et pour les gens qui m’ont aidée. Je suis vraiment très heureuse de pouvoir arbitrer cette coupe du monde. Et puis, le gros plus, c’est qu’elle se joue en Nouvelle-Zélande, au pays du rugby, je pense que ça va être une expérience exceptionnelle et enrichissante“.
Doriane Domenjo devait commencer sa coupe du monde par l’arbitrage du match Japon-Canada. Finalement, cette compétition démarre pour elle avec une belle surprise : suite à une blessure d’une arbitre, elle est appelée de dernière minute pour officier à la touche lors du choc Nouvelle-Zélande-Australie (ce samedi matin à 8h15). Ce match est le premier gros événement de la compétition, à l’Eden Park d’Auckland, à guichets fermés, devant 50.000 personnes. Elle enchaînera avec Japon-Canada, Italie-Canada, Fidji-Afrique du sud et Canada-États-Unis les deux prochaines semaines.
Doriane Domenjo a 34 ans, elle est originaire de Perpignan, et elle est désormais professeur d’EPS à Tournefeuille (Haute-Garonne), tout en habitant à l’Isle Jourdain (Gers), club dans lequel elle est actuellement licenciée.
Depuis un peu plus de deux ans, elle bénéficie du statut d’arbitre de haut niveau qui lui permet d’être libérée pour chaque convocation : “Depuis septembre 2021 , je suis vraiment concentrée sur la préparation de cette Coupe du monde : j’allais deux fois par semaine à la salle, j’étais suivie par un coach et je m’entraînais aussi de mon côté ; et il y a eu aussi beaucoup de sessions techniques par visio avec World Rugby, sans oublier les cours d’anglais, c’est vraiment essentiel“.
Voir Doriane Domenjo à un tel niveau et dans ce sport, n’était pourtant pas écrit d’avance. Le rugby n’était pas son sport de prédilection. De ses 11 ans à 19 ans, elle a joué au basket à Perpignan puis à Saint-Estève : “Quand j’ai passé les épreuves du CAPES, je devais choisir une option dominante. J’étais basketteuse mais le basket avait été retiré des épreuves. Je me suis dit qu’en venant de Perpignan, et en ayant l’habitude de toujours regarder le rugby avec mon père et mon grand-père, peut-être je m’en sortirais pas mal dans ce sport. C’est comme ça que j’ai commencé, j’ai d’abord joué pendant trois ans au club de Rive-de-Gier (près de Saint-Étienne).”
“Mon père m’a donné le sifflet de mon grand-père. Il m’accompagne, depuis, sur tous mes matchs.”
Puis, lors d’un tournoi de beach rugby à Marseille, Doriane Domenjo fait une rencontre déterminante : “J’ai discuté avec un arbitre de Top 14. Il m’a dit de prendre un sifflet pour essayer et j’ai trouvé ça tout de suite très bien. Je me suis sentie à ma place. Comme beaucoup de professeurs, j’ai eu mon premier poste en région parisienne et du coup j’ai commencé l’arbitrage avec la Ligue Île-de-France et j’ai dirigé mon premier match en février 2014.“
Doriane Domenjo a de qui s’inspirer aussi en matière d’arbitrage. Son grand-père était arbitre en pays catalan : “Quand j’ai commencé l’arbitrage, mon père m’a donné le sifflet de mon grand-père. Il m’accompagne, depuis, sur tous mes matchs même si je ne siffle plus avec. Il est accroché au cordon avec mon autre sifflet et il y restera. Il est là, avec moi, et cette présence symbolique de mon grand-père me permet d’être tout simplement sereine sur un terrain de rugby. Même s’il ne siffle plus, il est avec moi et il m’apporte beaucoup“.
La belle aventure pour Doriane Domenjo et son sifflet se poursuit donc en Nouvelle-Zélande avec cette première Coupe du monde pour elle. S’il n’y a plus de joueuses catalanes dans l’effectif du XV de France, sa performance sera suivie de près dans les Pyrénées-Orientales, mais aussi à l’Isle-Jourdain et à Tournefeuille.
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