L’instinct est un puissant aiguillon. Mercredi après-midi, au terme de l’ultime séance à haute intensité effectuée à Marcoussis à trois jours du test face à l’Australie, il s’est exprimé pour titiller le sens de la relance de Thomas Ramos (27 ans, 18 sél). Alors que l’arrière s’appliquait jusque-là à renvoyer systématiquement le ballon dans le camp adverse par de longs coups de pied, il a cette fois choisi de faire parler ses appuis pour déchirer le rideau défensif d’une percée tranchante.
Le Toulousain avait probablement perçu à cet instant que c’était le moment de saisir une opportunité. Désormais, il doit espérer que la même intuition se manifestera lorsqu’il prendra place dans le couloir menant à la pelouse du Stade de France ce samedi soir (21 heures)…
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Thomas Ramos fait face aujourd’hui à son grand moment. Décisif dans les grands rendez-vous sous le maillot du Stade Toulousain ces dernières années, brillant depuis le début de cette saison aux postes de 10 comme de 15, buteur de haut niveau, il va honorer face aux Wallabies sa deuxième titularisation seulement depuis le début du mandat de Fabien Galthié. Sa cinquième sous le maillot des Bleus depuis ses débuts internationaux dans le Tournoi 2019.
Ces chiffres apparaissent bien maigres lorsqu’on les compare à son influence dans les dernières campagnes victorieuses de son club. « C’est vrai que Thomas Ramos a eu peu de titularisations », a d’ailleurs reconnu Fabien Galthié, sans pour autant oublier de rappeler que c’était d’abord les performances successives d’Anthony Bouthier, Brice Dulin et Melvyn Jaminet qui avaient barré la route du Toulousain : « Mais il était quand même dans les 23 qui ont fait le Grand Chelem : il faut s’en rappeler ! »
Pas faux. Grâce à sa polyvalence, l’arrière avait su se faire une place sur un banc systématiquement garni de six avants. Mais ce précédent ne suffit pas à gommer un sentiment latent. Celui selon lequel, depuis que Thomas Ramos a quitté la Coupe du monde 2019 sur une blessure doublée d’une incompréhension à une époque où Fabien Galthié était alors un adjoint « comme les autres » dans le staff de Jacques Brunel, le sélectionneur nourrit un doute quant à sa capacité à tenir le poste sur la durée au niveau international.
L’une de ses petites phrases lâchées jeudi lors de l’annonce de la composition d’équipe a d’ailleurs ranimé ce petit pressentiment : « Thomas Ramos s’impose avec le Stade Toulousain, vous savez comme moi que le niveau international, ce n’est pas le Top 14. Il va avoir un challenge intéressant pour lui. »
Évidemment, le principal intéressé n’a pas à se polluer la tête avec un tel sujet. Dans un entretien à « Midi Olympique », il s’est d’ailleurs dit focalisé sur une seule mission : « Il est l’heure de franchir un nouveau cap, de passer cette étape du haut niveau une bonne fois pour toutes. »
Une certitude, il semble avoir les qualités mentales pour l’aborder. Le Toulousain a évidemment été éprouvé par les nombreux allers-retours qu’il a dû faire entre Marcoussis et Toulouse, à l’époque où il émargeait parmi les joueurs remis à la disposition de leur club par le staff des Bleus. « On est tous passé par là, c’est un peu dur quand tu repars à l’aéroport : tu attends ton heure », a témoigné cette semaine son partenaire Peato Mauvaka. J’espère que ça sera bénéfique pour lui. »
Paradoxalement, ce n’est pas à exclure. La succession des épisodes a semblé exacerber toujours un peu plus son formidable esprit de compétiteur. L’a-t-il toujours eu en lui ? « Thomas, c’est un parcours de détermination, de croyance forte », observe Sébastien Piqueronies, actuel manager de Pau qui l’a cotoyé lorsqu’il était entraîneur du pôle espoirs de Toulouse : « C’est un garçon qui savait ce qui voulait, qui était déterminé, qui n’a jamais douté de lui-même – ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’est pas remis en question. Finalement, la clé est toujours la même : c’est ce qu’il y a entre les deux oreilles des sportifs qui fait la différence. »
Ce trait de caractère, Peato Mauvaka l’a résumé dans un rictus amusé : « Il est un peu chiant sur le terrain… Mais c’est bien de l’avoir. »

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