Ils ont établi d’entrée le nouveau record d’affluence dans le rugby féminin : 34 235 spectateurs contre l’Australie, à l’Eden Park. Avant de remplir le stade de Whangārei, certes plus petit (16 000 places), pour la suite des poules puis en quart de finale. Les fans des All blacks, de rugby en général, mais aussi des néophytes se retrouvent à chaque sortie de l’équipe nationale féminine depuis le début de la Coupe du monde. Notamment des jeunes femmes comme Jessy…
Ils ont établi d’entrée le nouveau record d’affluence dans le rugby féminin : 34 235 spectateurs contre l’Australie, à l’Eden Park. Avant de remplir le stade de Whangārei, certes plus petit (16 000 places), pour la suite des poules puis en quart de finale. Les fans des All blacks, de rugby en général, mais aussi des néophytes se retrouvent à chaque sortie de l’équipe nationale féminine depuis le début de la Coupe du monde. Notamment des jeunes femmes comme Jessy, 25 ans. « J’ai assisté au quart de finale, et j’ai tellement adoré l’ambiance que je viens d’acheter mon billet pour samedi et même pour la finale ».
Si les Néo-zélandais ne connaissent pas aussi bien les noms des Black Ferns que ceux des All Blacks, cette compétition à domicile pourrait changer la donne, comme l’explique Arnold : « Beaucoup découvrent le rugby féminin et apprécient. Je pense que cet intérêt va perdurer et grandir ». Le retour dans l’antre des Blacks, demain (7 h 30), laissait donc présager une nouvelle ruée dans les tribunes. Petite déception pour l’instant, « seulement » 20 000 tickets avaient trouvé preneur hier matin (jeudi). C’est tout de même plus que lors la dernière finale de Coupe du monde féminine en Irlande. Et les ventes se poursuivent.
Les Kiwis se réservent-ils pour la finale, persuadés d’y figurer ? C’est le cas de Roger, « notre équipe est plus physique, plus forte tout simplement. Nous serons en finale, c’est certain ! ». D’autres n’affichent pas autant de sérénité. « Les France – Nouvelle-Zélande me rendent toujours nerveux », rigole Lasith. « Attention au french flair », prévient de son côté Peter ! En tout cas, la grande majorité des locaux se disent « très excités » par cette affiche.
Une enceinte acquise à leurs adversaires, l’aura de la Nouvelle-Zélande le Haka : les paramètres à maîtriser seront nombreux pour le Tricolores. Et notamment pour les filles qui vivent une série de « grandes premières » depuis un mois. Ce contexte est pris au sérieux par le sélectionneur landais, Thomas Darracq. « Il ne faut surtout pas être en mode observation. Sur ces gros matchs, l’entame est primordiale. Si on leur laisse marquer des points dans les premières minutes, la ferveur du peuple néo-zélandais va se réveiller. Ensuite, appuyées par leur public… ». La phrase est laissée en suspens mais on devine le scénario.
Pour s’assurer que l’atmosphère « galvanise » les Françaises, un gros travail a été effectué cette semaine, notamment avec Mickaël Campos, préparateur mental à la FFR. Et à écouter les dix joueuses passées en conférence de presse depuis, le message est passé. « On aborde ce match de manière très terre à terre, on ne s’en fait pas tout un monde », affirme Marjorie Mayens, plaqueuse en or des Bleues. Pour autant, Pauline Bourdon entend bien « profiter » du moment. La Toulousaine, ex-Bayonnaise, poursuit, « on n’aura peut-être pas l’occasion de rejouer un match devant autant de monde dans notre carrière ».
Celle de Céline Ferrer (31 ans, 58 sélections) prendra fin quoi qu’il arrive le 12 novembre pour une retraite méritée. La native de Bayonne s’est promis de « lever la tête », mais ne restera pas impressionnée bien longtemps. « Quand on est au milieu du pré, on a les œillères. Oui on entend l’engouement, mais ce n’est pas quelque chose qui nous fige ». Toutes espèrent que quelques encouragements français se dégageront du fracas. Ils devraient être plusieurs centaines à l’Eden Park, dont les familles des joueuses tout juste arrivées, et le jurent « nous gagnerons la bataille des tribunes, même avec un ratio de 1 contre 500 ! ».
Celle du terrain n’est pas gagnée, malgré les quatre dernières victoires consécutives de la France face à la Nouvelle-Zélande. D’ailleurs, la presse locale ne doute de rien à en lire le New Zealand Herald. Hier, le quotidien publiait une interview du coach anglais, Simon Middleton, qui a été interrogé sous toutes les coutures sur la future finale de cette Coupe du monde 2022 entre… les Red Roses et… les Black Ferns ! L’information est arrivée jusqu’au responsable de la communication des Bleues et à l’arrière Emilie Boulard, piquée au vif. Effet traîné de poudre dans l’équipe garanti ! Rien de tel pour attiser encore un peu plus, s’il le fallait, leur motivation.