Publié le 04/11/2022 à 12h49
Jean-Paul Cohade
Il s’est affiché jusqu’à jeudi, veille du match, sur le grand panneau qui fait face au bar Les 2 Cygnes, place du square à Aurillac. Ce soir, il entrera en premier sur le terrain pour se frotter à Biarritz sur la pelouse d’Aguilera.
À l’occasion de cette 10e journée de Pro D2, vendredi 4 novembre, Latuka Maituku a droit à une affiche de gala pour son 250e match sous les couleurs cantaliennes depuis sa première apparition, un jour de janvier 2010 à Oyonnax (13-10). Presque 13 ans plus tard, c’est donc un sacré chemin parcouru par le 3e ligne, qui garde durablement en mémoire « la neige et des flocons énormes » tombés ce jour-là sur un stade Charles-Mathon qui ne comptait encore que deux tribunes.
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« Ce 250e match, je vais le réaliser vraiment à Biarritz. Pour moi, c’est une fierté, surtout pour le club qui m’a vu grandir. Je dois tout aux staffs que j’ai connus et aux joueurs d’avant et d’aujourd’hui qui me poussent dans mes limites pour être bon tous les week-ends », glisse celui qui sera capitaine ce soir, après être sorti du banc contre Béziers.À l’occasion du dernier match de Pierre Roussel avec Aurillac, le groupe avait pris l’initiative de marquer le coup, comme un an plus tôt pour la der de Paul Boisset. Photo Jeremie Fulleringer
Face aux Héraultais, le club avait d’ailleurs pris un peu les devants pour marquer le coup à la maison. Avant la rencontre, Aurillac avait mis en place un petit cérémonial et une remise de maillot par Gaby Maka. Mais surtout, cette célébration des 250 rencontres de Pro D2 s’accompagnera d’une place dans le « Hall of fame », du Stade Aurillacois, comme le relève Roméo Gontinéac.
C’est d’ailleurs l’autre fait marquant de ce cap passé par Maituku. Cette saison, le club veut pousser plus loin ce qui avait déjà été initié par l’entraîneur en chef pour mettre en avant l’histoire du club, en interne, mais pas seulement. L’affiche placardée en ville doit rejoindre les salons VIP au-dessus de la tribune Honneur. Et des cadres doivent fleurir prochainement pour habiller un stade qui est aujourd’hui d’avantage un outil de travail qu’un lieu de vie et de mémoire.
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« Il ne faut jamais qu’on perde nos racines », pointe Roméo Gontinéac, qui avait pour sa part allègrement passé le cap des 250 matches sous ce maillot, tout comme Mathieu Lescure d’ailleurs, sans compter les matches disputés par Alain Belguiral, ce qui donne un staff incroyablement capé avec la tunique aurillacoise.
De la même manière qu’Aurillac a fait depuis la fin de la saison dernière un effort certain pour ripoliner un accueil du public plat et triste ces dernières années, avec l’apparition d’une offre de restauration, les majorettes de l’association des Digitales ytracoises ou la tentative d’installer un hymne sur la durée, le club a tout à gagner à cultiver son patrimoine – à la mettre au goût du jour aussi – afin de se mettre au niveau de ses homologues de Pro D2.Comme Mathieu Lescure avant lui, Latuka Maituku passe le cap des 250 matches sous le maillot aurillacois, vendredi, à Biarritz. Photo Thierry Marsilhac
Il a aussi tout à gagner aussi à transmettre cette histoire à ceux qui rejoignent l’institution. Déjà l’an passé, le staff avait activé la fibre identitaire avec ces remises de maillots par d’anciens joueurs, comme Paul Boisset à l’occasion du dernier match de Pierre Roussel.
Ce fonctionnement avait été dupliqué au moment de la finale des Espoirs, quand Cristian Ojovan avait procédé à la remise des maillots avant le match contre Toulouse au Michelin. Et, plus largement, Aurillac entend rythmer la vie des joueurs sous ce maillot par un petit cérémonial à chaque fois qu’un cap symbolique est passé.
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L’histoire centenaire du Stade regorge d’éléments à cultiver pour créer une dynamique dans laquelle les joueurs et le public peuvent se retrouver. Des membres fondateurs du club en passant par l’histoire de Jean Alric – qui prend une dimension encore plus actuelle dans la situation géopolitique mondiale – à ces grands noms du club que furent les Boffelli, Tremouille, Peuchlestrade, Mercier, Burger, Viars, McPhee… il y a de quoi faire.Depuis son arrivée en métropole, Maituku s’est affirmé comme un joueur essentiel du Stade dont il a marqué l’histoire. Et ce n’est pas encore fini pour le vétéran cantalien. Photo Jeremie Fulleringer
Et l’identification à des hommes et un parcours n’est pas que de la cosmétique. Joris Segonds avait eu l’occasion de répéter plusieurs fois que petit, il voulait être Maxime Petitjean. À son arrivée au contact du groupe de l’équipe première, Théo Cambon s’était naturellement trouvé un modèle en la personne de Pierre Roussel. L’un et l’autre avaient d’ailleurs été adoubés par leurs glorieux aînés. Et ce ne sont là que deux exemples récents.
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La marque que Latuka Maituku a déjà laissée dans l’histoire du club fait du 3e ligne un de ces modèles à suivre. « C’est une fierté si, dans quelques années, ça peut inspirer des jeunes, souffle le joueur. Mais le 250e match, ce n’est qu’un chiffre. On fera les comptes à la fin, le rugby, c’est d’abord de jouer avec passion », pointe le Cantalien.
À 34 ans, l’inoxydable Maituku a encore des combats à mener sous ce maillot. Ça commence par ce soir, à Aguilera dans une enceinte qui fait partie du patrimoine du rugby français. Et où les partenaires du 3e ligne seraient bien inspirés d’offrir un BO cadeau à « Latu ».
Jean-Paul Cohade
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