Quatre matchs à domicile, quatre succès. Et cette idée qui court dans la tête des staffs du Top 14 qu’il sera moins facile de gagner à Jean-Dauger qu’initialement envisagé. Samedi, c’est le grand Stade Toulousain (mais sans ses internationaux) qui va s’y coller.
À domicile, Bayonne aime se payer les gros. Comme Auch dans le passé. Auch, là où tout a commencé pour Grégory Patat. Joueur, capitaine, manager. Avant le grand départ. Et une forme d’envol en pente douce jusqu’à ce poste de manager à Bayonne. Sans doute le nom le moins ronflant de l’élite qui abrite les Mola, Urios, Saint-André, Garbajosa, Gibbes, O’Gara, Mignoni, Travers, Broncan et autres.
L’intéressé ne va pas s’en offusquer. Il sait d’où il vient. Et a tracé son chemin au sillon de l’humilité gersoise. Entraîneur manager à Auch, entraîneur à l’Usap, puis à La Rochelle, et aujourd’hui, à 47 ans, manager à Bayonne. Sa progression peut être qualifiée de linéaire : "J’ai commencé chez moi dans un environnement très favorable à l’apprentissage du métier. Après, il y a eu différentes histoires, une histoire courte mais enrichissante à l’Usap car c’est la première fois que je partais de chez moi. J’ai appris les codes de ce métier qui n’étaient pas les mêmes à Auch et après j’ai rebondi dans un club qui avait une vision pour être performant sur le long terme. J’ai pu évoluer au travers de ce club et de mes différentes expériences."
Ces dernières dont il a su tirer des enseignements l’ont enrichi. Même celle de l’USAP qui s’était mal terminée.
Aujourd’hui, à Bayonne, on jurerait presque que ce club était fait pour lui : "C’est un club de proximité avec une grosse ferveur. J’aime cette proximité avec les gens, j’aime partager, je n’aime pas les clivages. Il ne faut pas oublier que c’est un métier certes à pression, mais qui n’a pas la pression aujourd’hui dans son propre métier ? J’aime l’émotion que dégage ce club. Il y a une passion et une effervescence extraordinaires. Nous quand on est acteur, on veut performer pour gagner mais on veut aussi partager des émotions avec cet environnement."
Plus globalement, le Gersois de Bassoues a vu dans ce poste à Bayonne un projet à mener : "Il faudrait demander à mon président Philippe Tayeb pourquoi il m’a pris mais il a dû estimer que j’avais certaines valeurs qui correspondaient à ce projet. Moi, dans ce projet, c’est la vision sur le moyen terme d’installer durablement ce club en Top 14 qui m’a plu. La première vision ce n’est pas moi qui l’ai amené, ce sont nos dirigeants, nos actionnaires, nos administratifs qui ont envoyé un signal fort au sportif en construisant ce centre d’entraînement car aujourd’hui, le joueur pro regarde le projet sportif mais également les structures dans lesquelles il va évoluer."
D’une manière plus personnelle, manager plutôt qu’entraîneur, qu’est-ce que cela change ? "C’est un métier complètement différent. Il y a tout le côté organisationnel, planification des entraînements. Tu dois avoir une vision centrée davantage sur le long terme. Maintenant, je suis un manager qui aime être sur le terrain également et j’ai cette double casquette actuellement. La beauté de notre métier, c’est la relation humaine. Chaque situation est différente. Il y a l’ego de chacun. Il faut le prendre en compte, tirer sur des ficelles pour certains, activer des leviers pour d’autres. Du fait de ma petite expérience, des différents vécus, c’est un poste qui m’intéressait. Mais j’ai souhaité conserver un rôle sur le terrain parce que c’est là où je me sentais le mieux, je ne voulais pas renier ce que j’étais. J’aime entraîner aussi, c’était ma façon de voir ce poste."
Un staff de 18 personnes, 40 joueurs à gérer et la relation avec le centre de formation à laquelle il tient. Et un poste qu’il découvre encore après quatre mois d’exercice : "On apprend tous les jours dans notre métier. Les joueurs, mais moi aussi, je n’ai pas honte de le dire. Parce qu’on doit s’adapter à cet environnement, prendre les codes, mettre des choses qui aujourd’hui doivent correspondre à la culture, aux structures. Faire du copier-coller du management, ça ne marche pas."
Le management a également ses petites contraintes. WhatsApp et ses multiples groupes par exemple. Combien de groupes Whats App à l’Aviron ? Grégory Patat en rigole : "Trop… Le Gersois n’est pas très portable. Mon président me le dit : "Toi, tu es pas portable ». Je dois m’adapter. Cette partie n’est pas celle que je préfère mais c’est enrichissant parce qu’on a toujours notre cerveau en ébullition. Dans la réflexion, on essaie de trouver des solutions."
La réflexion mais également l’échange. Parce que l’ancien troisième ligne est un adepte du management participatif : "J’estime que les joueurs doivent s’impliquer dans le projet. On a des joueurs qui s’intéressent à la stratégie donc on les implique complètement à notre vision. Je partage d’abord la stratégie avec mes collaborateurs. On fixe surtout les contextes, les matchs, la situation des équipes qui vont nous rencontrer et après je délègue à Gérard Fraser, Joël Rey, Eric Artiguste pour qu’ils retranscrivent avec les joueurs ce qu’on a dit."
Ainsi sont définies les grandes lignes du management de Grégory Patat. Saupoudrées d’une pincée d’authenticité même si le terme est en voie de disparition au fil des années pro du rugby : "C’est compliqué mais je préfère dire les choses parce que c’est plus simple à gérer et il n’y a pas de surprise. Bien sûr, qu’il y a des egos, des enjeux de fin de contrat. C’est toute la complexité de notre métier : comment on gère l’affect au milieu de ces enjeux financiers du professionnalisme. En plus, mes codes rugbystiques ont été beaucoup basés sur l’affectif. De l’endroit où je viens, on était toujours le petit qui voulait exister parmi les gros. Maintenant, ce sont des nouveaux codes qu’il faut prendre en compte. Tout le monde a évolué dans cette société depuis ces dernières années. Le rôle du manager s’adapte de la même façon. Je veux que le discours soit clair. Quand un joueur ne joue pas, je le rencontre systématiquement. C’est participatif, authentique et ce que j’estime le plus juste possible."
De joueur à manager, la passion est donc toujours restée chevillée au corps du Gersois. Au point que les quelques mois de recul entre l’épisode rochelais et la nouvelle fonction bayonnaise ont presque semblé bien longs : "Cela m’a fait du bien parce que j’ai passé un été auprès de mes enfants et de ma famille mais cela a été très éprouvant pour moi le week-end quand je n’étais pas au bord du terrain à partager les choses avec des joueurs. Chaque week-end était assez délicat pour moi. Il me manquait quelque chose. Cette relation au quotidien avec les joueurs, cette stimulation de préparer une stratégie."
Et aujourd’hui, le temps manquerait presque pour gérer ce rôle de manager…
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