Initialement, il devait « juste manquer Aurillac », le premier rendez-vous de la saison le 26 août (40-18). Près de deux mois plus tard, Anthony Alvès n’a eu que 29 minutes à se mettre sous la dent contre Oyonnax (26-15, le 16 septembre). La faute, d’abord, à une préparation tronquée par son séjour en sélection portugaise qui l’a obligé à « reprendre 15 jours en retard par rapport aux autres ». Et, surtout, à une rechute à un mollet lors du succès face aux Oyomen. Depuis un mois, le pilier droit de 32…
Initialement, il devait « juste manquer Aurillac », le premier rendez-vous de la saison le 26 août (40-18). Près de deux mois plus tard, Anthony Alvès n’a eu que 29 minutes à se mettre sous la dent contre Oyonnax (26-15, le 16 septembre). La faute, d’abord, à une préparation tronquée par son séjour en sélection portugaise qui l’a obligé à « reprendre 15 jours en retard par rapport aux autres ». Et, surtout, à une rechute à un mollet lors du succès face aux Oyomen. Depuis un mois, le pilier droit de 32 ans ronge son frein en bord de touche ou en salle de kiné : sa première titularisation de la saison après une semaine d’entraînement enfin complète, ce jeudi 20 octobre contre Agen (21 heures), apparaît forcément comme un soulagement.
« Je suis impatient de rejouer, de recourir enfin normalement, même si ceux qui jouaient faisaient le « taf ». La saison est plutôt bien lancée, sur le plan comptable c’est pas mal. Mais moi, j’étais surtout focalisé sur le fait de revenir le plus vite possible, sur le travail que j’avais à faire moi-même », confirme l’expérimenté première ligne, 120 matchs de Pro D2 au compteur, passé par Aurillac (2015-2019) et Grenoble (2019-2021).
Arrivé dans les Landes à l’intersaison 2021 avec sa compagne Sophie et son fils Thiago (3 ans), le natif d’Oyonnax, portugais d’origine par son père et international avec « Os Lobos » (« une trentaine de sélections ») s’est facilement acclimaté à la vie dans le Sud-Ouest. Et, avec 20 matchs dont 17 titularisations, il s’est rapidement imposé comme l’un des piliers du pack jaune et noir durant cette historique saison 2021-2022.
« C’est un joueur avec un gros vécu et très bon sur les fondamentaux au poste, notamment en mêlée, analyse son entraîneur Julien Tastet. Il a aussi beaucoup d’activité dans le jeu, il est très à l’aise balle en main. Défensivement, il maîtrise notre projet, il est aussi très à l’aise sur le un contre un et dans les duels défensifs. C’est un joueur assez complet, qui nous a apporté beaucoup de satisfactions l’année dernière. » Patrick Milhet, le manager montois, souligne de son côté « la maturité » d’Anthony Alvès, rodé aux joutes de l’antichambre de l’Élite : « Il est important dans le groupe pour rassurer nos jeunes. »
Malgré son vécu, le pilier droit ne se définit pas comme « un grand leader de parole », plutôt comme « le bon soldat qu’on met là et qui veut très bien faire son boulot ». Tout en mettant volontiers cette expérience au service des moins expérimentés : « Si à côté de ça, ça rassure les jeunes d’avoir des mecs comme moi, j’en suis ravi. Les joueurs un peu plus jeunes comme Lasha (Macharashvili) et Mattéo (Lalanne), j’essaye de leur donner des petits conseils, de les aider, vu que ce sont des jeunes qui écoutent. J’essaye de leur donner des petits tuyaux, comme ça, dans le futur, ils prendront ma place (rires) ! »
Ce n’est peut-être pas pour tout de suite. Ni au Stade Montois, où il a prolongé deux saisons (plus une en option) le 13 octobre, ni avec le Portugal, avec qui il se rendra à Dubaï en novembre pour disputer un tournoi de repêchage entre nations non-qualifiées pour le Mondial 2023 en France. Là où, clin d’œil de l’Histoire, les Lusitaniens ont disputé leur dernière Coupe du monde il y a 15 ans. « C’est la dernière chance, sourit Alvès, qui rêve « d’une belle aventure » dans les Émirats.
« Tout est possible. Les nations qui sont là, si elles étaient aussi fortes, elles seraient déjà qualifiées, comme nous d’ailleurs ! On a nos chances, on a travaillé, on travaille encore et on va tout faire pour. Le groupe du Portugal marche un peu comme un club, c’est le même depuis plusieurs années. Les gens sont surpris, quand on pense au Portugal, on ne pense pas forcément à de grands joueurs de rugby. Mais notamment au niveau des trois-quarts, Rodrigo (Marta, le Dacquois), Simao (Bento, son partenaire montois), Raffaele Costa Storti (meilleur marqueur de Pro D2 à Béziers)… Il y a de grosses individualités. »
Avant ce séjour international qui lui permettra de couper avec la routine automnale et de « s’aérer l’esprit », le première ligne jaune et noir est pleinement tourné vers le choc à Boniface contre un SUA en pleine bourre. Et il s’attend à « un match très engagé, très dur. Agen ne va pas venir en vacances et en victime, loin de là. À nous d’imposer notre jeu. Devant, il faudra faire le boulot, sinon ce sera très compliqué ». Nul doute qu’il répondra présent.