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L’ancien manager toulonnais, Patrice Collazo, a fait venir Dany Priso Mouangué au Stade Rochelais en 2016. Sous ses ordres, le nouveau pilier du RCT est entré dans une nouvelle dimension. Voici comment.
Comment aviez-vous repéré Dany Priso Mouangué?
C’est sur un match des espoirs de La Rochelle, il évoluait au Stade français. Dès l’échauffement, je vois ce mec, il faisait des gammes athlétiques impressionnantes. J’ai trouvé surprenant de voir ce pilier avec cette explosivité et cette vitesse. Il fait un match plutôt solide en mêlée et suractif dans le jeu. Mais dès l’échauffement, j’avais trouvé un potentiel fou. Par la suite, je l’ai vu matcher avec le Stade français. Et je me souviens d’un match contre Pau à Jean-Bouin. Il rentre à la fin et reprend un ailier palois qui venait de traverser le terrain. C’était surprenant. Il avait un peu souffert en mêlée, mais il était jeune.
Comment se passe sa signature?
On s’est appelé et il est venu à La Rochelle. Il m’a dit qu’il avait juste un petit contrat espoir fait juste avant la présaison. Il était posé, on a beaucoup parlé de lui, de sa famille, sa maman. Finalement, il a signé très vite à La Rochelle. Mais dès le moment où il s’est engagé, le Stade français a voulu lui faire un contrat. Brive était aussi dessus, mais il est venu chez nous.
Comment se passe son intégration?
Il a eu une première saison assez compliquée, car l’apprentissage du haut niveau, c’est compliqué. Il avait un potentiel athlétique et physique, mais avait besoin de faire ses gammes en mêlée. Il aimait courir, se déplacer avec le ballon, avoir une grosse activité dans les rucks, mais il manquait en mêlée. Autant aujourd’hui, il en a les codes, autant à l’époque, c’était compliqué (rires). Il m’a tout fait, je crois! Un jour, il était arrivé à l’entraînement avec les baskets qui s’allument, je lui ai dit: “Tu mettras ça quand tu avanceras en mêlée.” Il a beaucoup souffert, mais il a beaucoup écouté. Puis un jour, il a eu un déclic. Lors de la deuxième saison, sur un match de prépa face à Agen, je le fais entrer et ressortir cinq minutes après. À partir de là, il a totalement changé dans l’attitude, dans tout. Il a compris le “process” pour évoluer au haut niveau. Et trois mois après, il affrontait les All Blacks à Lyon avec l’équipe de France.
Et la suite?
À partir de là, il a enclenché une dynamique. Ce qui est bien, c’est que cette période tombait pendant la coupe d’Europe, avec un rugby différent de celui du Top 14. Il a pu pleinement exprimer sa vitesse et son explosivité. Les mêlées sont moins disputées qu’en championnat. Il a pris beaucoup d’expérience, et après, il a enchaîné et sa carrière a démarré.
A-t-il eu un déclic mental?
C’est un mec particulier, Dany. Aujourd’hui, on le voit, il est épanoui, radieux. Je l’ai connu beaucoup plus introverti. Je me souviens du jour où il m’a présenté sa maman, qui m’a remercié plusieurs fois de lui avoir donné sa chance. Pour sa première sélection, Dany m’a remercié, mais je lui ai dit que la personne qu’il devait remercier, c’était sa maman. C’est à elle qu’il le doit. On a un lien particulier avec beaucoup d’affect. Lui, comme Uini Atonio ou Mathieu Tanguy, ont grandi avec le club. Nous avons une relation forte, fusionnelle, paternelle, avec les hauts et les bas que cela implique…
Vous êtes-vous parlé depuis son arrivée à Toulon?
Nous avons échangé par messages quand il a signé. Je trouve que c’est un choix fort de signer à Toulon, où il se retrouve en concurrence avec JibéGros. C’est facile d’être en concurrence avec Dany, car c’est un mec clean, pas un tordu. Mais il a besoin de concurrence. Quand il y a quelqu’un à côté qui lève les standards, il se met au niveau. Je pense qu’il n’a pas encore atteint son potentiel.
Dany explique qu’il doit mettre le frein sur la musculation, était-ce aussi le cas jeune?
C’est un profil très athlétique. Rien qu’en regardant la barre de muscu il gonfle déjà (rires). Alors quand il se met dessous, il triple de volume… Mais il n’est pas fait pour être lourd. Ses qualités premières sont le déplacement et la capacité d’intervention dans les rucks. Il a besoin d’être à un certain poids. Au-delà de 110kg, il va tomber dans un autre registre et perdre en qualité. Il doit garder ses forces.
Il a énormément progressé en mêlée, même s’il a encore une marge de progression. Il a besoin d’avoir ce sentiment de pression et de crainte de l’adversaire en face. Il ne doit pas tomber dans la facilité de par ses aptitudes naturelles, mais ajouter la dimension mentale et technique. Quand il met les trois, qu’il se prépare comme il peut le faire, c’est un pilier de très haut niveau, de dimension internationale. Sur la coupe d’Europe, il a un volume énorme et tu joues quasiment avec un quatrième troisième ligne.
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