l’essentiel Dix jours avant l’inauguration du stade Armandie, Laurence Valay, expert-comptable à Marmande et Tonneins, écrit un SMS à Jean Dionis, maire d’Agen, pour lui confier être l’arrière-petite-fille de l’Anglais qui a certainement initié Alfred Armandie au rugby. Récit d’une incroyable histoire.
Jean Dionis exulte : « J’ai un scoop, un vrai ». Vendredi dernier, grand jour de l’inauguration du nouveau stade Alfred-Armandie, temple de ce SUA rugby dont il est un fervent supporter, le maire d’Agen annonce avoir « retrouvé la trace du joueur 0 à Agen, du tout premier joueur, celui qui nous a passé le virus ». Dans la foulée, il conte l’histoire extraordinaire d’Edward Josiah Hordern dont nous avons rapporté des bribes dans notre édition du samedi 8 octobre. Les mots de Jean Dionis se sont évaporés dans l’effervescence du moment. Personne n’a réalisé à quel point ce récit est fondateur.
Dix jours avant de révéler ce scoop, le maire reçoit un SMS de Laurence Valay. Originaire de Clairac, elle est experte comptable à Marmande et Tonneins.. Elle a été adjointe au patrimoine et à la culture de Daniel Benquet quand ce dernier fut maire de Marmande (2014-2020). Elle est très imprégnée par son histoire familiale.

En parcourant la presse à quelques jours à l’approche de la fête inaugurale à Armandie, elle est tombée sur un article inspiré des premières pages du Livre d’or du SUA. Dans ce dernier, il est indiqué que « l’idée de la pratique du rugby à Agen est née de la rencontre toute fortuite, vers 1900, d’un lecteur d’anglais du lycée, d’un dentiste son compatriote et d’un certain Alfred Armandie, tous trois férus de sports nautiques et de boxe. […] Les jeunes athlètes firent venir d’Angleterre les règles du nouveau sport et se mirent en devoir de les apprendre ».
Laurence Valay sait que son arrière-grand-père a été dentiste à Agen, tout comme Alfred Armandie. Le nom de jeune fille de Laurence est Hordern. Elle interroge alors son grand-père, Edouard. Il lui raconte la vie trépidante de son père à lui : Edward Josiah Hordern, né à Leamington (Grande-Bretagne, Warwickhire) un 3 décembre 1859 et mort à Agen le 19 mai 1938.
« Au collège, sourit Laurence Valay, Edward Josiah Hordern, passionné de rugby, se lie d’amitié avec l’un des fils de la Reine Victoria. Les deux garçons ne sont pas assidus ». Voire dissipés. Cette relation ne plaît pas à Sa Majesté. « D’autant plus, ajoute Jean Dionis, que cet homme charmant qui a appris le rugby dans les publics schools, serait très proche… trop proche des dames de compagnie de la Reine ». Celle-ci le bannit du territoire anglais. « Il doit s’engager dans la Royal Navy pendant cinq ans », poursuit Mme Valay.

Il découvre le monde. Il navigue, s’assagit. Il a fait des études dentaires à Londres. Il rejoint la communauté anglaise de Bordeaux. Il est accueilli les bras ouverts car les Anglais sont, à l’époque, réputés pour leurs implants dentaires.
Un jour, sans doute nostalgique de la navigation, il embarque sur un voilier. Il souhaite remonter la Garonne jusqu’à Agen. Son bateau subit une avarie au lieu-dit « Les Roches » à Tonneins. Dans le coin, personne ne parle anglais à l’exception de la fille du directeur du collège. Elle s’appelle Anne Elisabeth Celina Courtines. C’est l’arrière-grand-mère de Laurence Valay.

Après avoir été le réceptacle de ces histoires de famille, Laurence Valay a donc écrit un SMS à Jean Dionis pour savoir si elles pouvaient éventuellement l’intéresser. Il lui a téléphoné immédiatement. Il a également joint Pascal Geneste. Cet Agenais est le directeur des Archives départementales du Gers. Il produit une note destinée au maire d’Agen.
« L’acte de mariage d’Edward Josiah Hordern et d’Anne Elisabeth Celina Courtines, écrit-il, indique qu’Edward Josiah, alors âgé de 33 ans, était déjà installé comme chirurgien-dentiste à Agen, au 24 boulevard de la République ». Le couple a eu trois enfants John, le 22 mars 1984, Agnès, trois ans plus tard, et enfin Edouard Hordern.
La conclusion de la note de Pascal Geneste confirme le récit d’Edouard et ouvre une nouvelle piste : « Il est fort probable que le dentiste anglais soit Edward Josiah Hordern. Âgé de plus de 40 ans en 1900, il aura une influence déterminante sur le jeune Alfred Armandi (le « e » est venu s’ajouter plus tard à son patronyme), alors adolescent, et importé de Grande-Bretagne le rugby à Agen. Il faudrait retrouver le lecteur d’anglais du lycée, peut-être lié à M. Polter, professeur d’anglais au lycée d’Agen, désigné en 1893 par le maire d’Agen pour traduire les pièces fournies par Hordern à l’occasion de son mariage ».
Mais cette histoire devient encore plus folle. Édouard, le grand-père de Laurence Valay, était médecin à Clairac. Le 14 février 1962, jour de la Saint-Valentin, il a pris son vélo pour faire naître un certain Philippe Sella.111 sélections en équipe de France, champion d’exception, il est la légende vivante du SUA. Vendredi, juste avant l’inauguration du stade Armandie, à un jet de pierre de l’enceinte, la plaine des sports a été elle aussi inaugurée. Elle porte le nom de Philippe Sella.
 
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